Par Khaled Boumediene,

Il faut explorer, intelligemment, car l’Algérie se dirige vers des années et des années de pénuries des ressources. La croissance des ressources est en crise ! Les sérieuses difficultés qui nous attendent sont des problèmes majeurs qui peuvent menacer l’unité même de la nation ! La situation est très sérieuse ! Il faut, donc, se poser des questions sur la diversification des recherches. L’Enseignement supérieur a mangé trop de ressources par rapport aux autres enseignements du système global et la part ne cesse de croître encore, et c’est le système éducatif classique qui reçoit le coup. Selon des spécialistes, plus on monte dans les études, plus on augmente les capacités intellectuelles et plus l’on est chômeur. Le hic est que 50% des financements de l’Enseignement supérieur ne vont pas à l’acte pédagogique, ils vont surtout à l’accompagnement des étudiants tels l’hébergement, le transport, la restauration, etc., alors que l’Université est interpellée sur l’acte pédagogique. Il faut revenir à la pédagogie avec un peu de fermeté et aussi de dialogue !».
Dressant un constat sur l’Economie algérienne, M. Benachenhou, a, par ailleurs, révélé que trois colossales erreurs d’investissements majeurs ont été commises, dans le système économique depuis l’indépendance de notre pays : «La première concerne l’industrie gazière, dans les années 1970 où l’Algérie a décidé d’être le chef de file dans cette industrie, et on est allé prêter de l’argent pour financer cette industrie, pour être les premiers et acquérir les marchés. Des accords commerciaux d’un montant de 25 milliards de dollars ont été conclus avec les Allemands et les Américains, mais suite à une décision irréfléchie interdisant de vendre le gaz algérien aux Américains, les choses n’ont pas marché, et ces grandes dettes ont compliqué la situation de notre économie. La deuxième erreur a trait à la politique de production énergétique, notamment, celle de l’électricité, sans donner à la société Sonelgaz, les moyens d’investissements, ce qui fait qu’aujourd’hui, cette société est non seulement très endettée, mais elle est confrontée au lancinant problème de financement de ses investissements. Il faut donner les moyens d’investissements, à cette société et aller au prix réel. Je suis favorable à la construction du marché, je suis contre le commandement des investissements !
La troisième erreur commise, c’est le projet de l’Autoroute de 18 milliards de dollars, entièrement financé par les deniers publics, et c’est l’une des raisons qui m’a poussé à démissionner du gouvernement». Le Pr Benachenhou a, dans ce cadre, mis en relief le développement des Ressources naturelles (énergies renouvelables, eaux et espaces), des ressources humaines (systèmes éducatif et universitaire), des ressources culturelles (les patrimoines, la culture et la création), et l’énergie numérique. Il a, en outre, incité les chercheurs de l’Université à développer l’économie numérique, car selon lui, l’Algérie est classée au 18ème rang dans ce domaine, en Afrique. L’ancien ministre des Finances s’est étalé sur de nombreux sujets d’actualité tels le problème de l’accélération des énergies renouvelables, l’effort de développement des énergies, l’effondrement du système public de régulation des naissances, le rebond démographique avec ses conséquences sur l’emploi, le logement et l’enseignement, la transition démographique, la réorganisation de la fonction de production, l’analyse précise des ressources, les actes d’investissements de Sonatrach qui doivent être étudiés, la lutte contre la jachère (plus de 1,2 million d’hectares), la question de l’offre internationale des céréales qui est posée, aujourd’hui, le problème d’irrigation agricole et la régression des recherches, et la lutte contre le cancer qui monopolise, actuellement, de plus en plus, de ressources au détriment des autres maladies.