Par Khaled Boumediene.
Outre les problèmes d’odeurs causées par des rejets ménagers, la baignade dans ces eaux usées peut engendrer des maladies qui pourront avoir des impacts sanitaires considérables si la situation du mauvais assainissement des quartiers ouest de la ville de Ghazaouet n’est pas prise en charge. En effet, les eaux fétides et non épurées de ces grands quartiers sont déversées directement dans cet oued qui a pourtant fait récemment l’objet d’une vaste opération de recalibrage, de confortement des berges et d’élargissement du lit de l’oued pour assurer un meilleur écoulement des eaux pluviales et éviter des inondations aux quartiers périphériques.
Cette situation inquiète toute la population ghazaouétie. « Un grand investissement a été fait par l’Etat pour protéger cette partie névralgique de la ville contre les inondations, ça personne ne peut le nier, mais beaucoup reste à faire pour éliminer les risques sanitaires liés au rejet des eaux usées auxquels sont exposés les habitants environnants et les baigneurs qui fréquentent la plage Chtiet, qui se trouve derrière l’usine d’électrolyse d’Alzinc tout près du port maritime de Ghazaouet. A mon avis, il faut régler le problème d’assainissement bien en amont d’où viennent les eaux usées des quartiers résidentiels de l’ouest de la ville qui manquent d’un système d’assainissement adéquat pour éviter le déversement des eaux usées qui constituent de véritables réservoirs à polluants et menacent la plage urbaine de Chtiet et ses baigneurs », se lamentera un habitant de Ghazaouet, qui craint beaucoup que les baigneurs de cette plage qui ignorent les risques nagent dans les eaux chargées en micro-organismes pathogènes et substances chimiques présentant des risques pour la santé.
Pour un autre riverain, « même si les eaux usées de ces quartiers soient collectées et acheminées vers l’oued, le problème ne pourrait être résolu, sauf si ces eaux sont traitées avant leur rejet vers le milieu naturel. Je crois qu’il faut évaluer tout d’abord les risques sanitaires liés à ces rejets et pourquoi pas penser à la création d’une station d’épuration, car il y a un grand risque sanitaire et on ne sait même pas si cette plage est conforme ou non à la baignade. La qualité de l’eau peut être soumise à des variations notamment après de fortes pluies où le sol de l’oued est lessivé et l’eau du sol contamine la plage de Chtiet. Des analyses préventives sont nécessaires afin de vérifier la qualité de l’eau de cette plage si l’on veut éviter des problèmes de santé aux baigneurs ghazaouétis. Ce phénomène ne concerne pas uniquement cette plage, mais il touche également la plage voisine de Sidi Abdallah qui se trouve à un jet de pierre d’ici ».
