T’Kout (Batna): la célébration traditionnelle de l’avènement de l’automne toujours présente

T’Kout (Batna): la célébration traditionnelle de l’avènement de l’automne toujours présente
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BATNA – L’avènement de l’automne à T’Kout (100 km au sud-est de Batna) est fêté depuis des temps immémoriaux, selon une tradition ancestrale jalousement préservée qui résiste et refuse de disparaître.

Les habitants de T’kout vivent ainsi depuis jeudi une ambiance festive et tout en ferveur à l’occasion de ce qu’on appelle ici Aïd El-Khrif ou Thamaghra  N’tmenzouth, avec, à la clé, une riche palette d’activités.

Réunissant une cinquantaine d’artisans et des centaines de visiteurs issus de plusieurs wilayas, cette fête du retour de la saison automnale (amenzou), traditionnellement fêtée à T’kout, met à contribution, comme il est de coutume, l’ensemble des habitants de la région, à la grande joie des plus âgés qui rappellent que cette fête qui resserre les liens et donne lieu aux retrouvailles, précède le lancement des labours.

Selon Samir Yahia, membre organisateur et président de l’association Ithles N’tamazgha, cette rencontre qui « véhicule la mémoire populaire collective », s’est érigé en « projet socioculturel célébrant un pan du riche patrimoine qui décline de multiples confluences et reflète un aspect culturel authentique de la région des Aurès ».

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Thamaghra N’tmenzouth est « une occasion pour sauver de l’oubli des connaissances traditionnelles millénaires relatives à l’observation des saisons et à la vie en harmonie avec la nature, telle qu’elle se pratiquait chez les ancêtres à travers les siècles, voire les millénaires », souligne M. Yahia avant d’ajouter que les rituels qui entouraient la célébration de l’automne, et qui ont tendance à disparaître, sont également mis en relief lors de cette fête avec pour crédo : « sauvegarder l’imaginaire collectif ».

Avec des moyens rudimentaires, ou carrément à l’£il nu, les anciens savaient en effet reconnaître les signes du début de l’automne ou de n’importe quelle autre saison pour y adapter leur façon de vivre, leurs activités agricoles et pastorales, explique-t-il.

Perpétués de père en fils par la transmission spontanée, les rites et les traditions entourant la célébration du retour de l’automne sont aujourd’hui devenus des sujets d’étude pour les universitaires, les chercheurs et les associations s’intéressant aux traditions populaires, et qui £uvrent non seulement à leur sauvegarde mais aussi à leur promotion au rang de patrimoine national immatériel.

Précieuse opportunité pour la commercialisation des produits du terroir, cette fête met en contact les populations de plusieurs localités, favorisant les échanges et la confrontation des expériences, tout en permettant au public, nombreux dès l’ouverture de la manifestation, à découvrir le patrimoine culturel millénaire des Aurès. Selon les organisateurs, ce rendez-vous se veut une plate-forme dédiée à la consolidation du développement touristique dans la région, à travers la valorisation des potentialités locales et du patrimoine culturel.

Marquée par d’intenses activités, ponctuée de moments forts, Thamaghra N’tmenzouth n’est plus seulement un simple rendez-vous annuel rassemblant un aréopage d’artistes et d’artisans venus d’ici et d’ailleurs, mais elle est aussi, et à juste titre, « le théâtre d’une pondération savante entre activités intellectuelles, artistiques et socioculturelles », affirment les organisateurs.