Une rencontre littéraire prévue pour ce samedi 13 mai 2017 avec la romancière Hiba Tayda dans la commune de Bouzeguene à Tizi Ouzou a été interdite par les autorités locales. Selon le café littéraire de cette localité, organisée par l’association TiƐwinin, cette conférence a été annulée au centre culturel Ferrat Ramdan par le chef de la daïra « sans donner le moindre motif ».
Hiba Tayda, enseignante et romancière devait animer la conférence, ponctuée par une vente-dédicace, ce samedi à 14H autour de son livre « Un slow avec le destin », selon le Café littéraire de Bouzeguene.
La rencontre a toutefois été interdite par le chef de la daïra éponyme, a annoncé jeudi 11 mai 2017 l’association TiƐwinin, organisatrice de cet événement, dans un post publiée sur sa page Facebook.
Cette association a affirmé que le chef de daïra n’a donné aucun motif de l’interdiction de cette rencontre littéraire. Ses membres ont dénoncé dans une déclaration publiée ce vendredi des « agissements vils et méprisants » de la part de ces autorités locales.
La même association culturelle a ensuite appelé la société civile à un rassemblement ce samedi devant le centre culturel où devait se tenir la vente-dédicace, pour protester contre une « interdiction de trop » et des « pratiques tyranniques et autoritaires ».
Ses membres ont ensuite accusé les autorités « de vouloir d’un désert culturel » « d’ »assassiner la culture à Bouzeguene », invitant ainsi « les forces vives et progressistes » à se joindre à ce rassemblement.
Enième interdiction
La décision du chef de la daïra de Bouzeguene a fait réagir le Café littéraire de Béjaïa, qui a dénoncé dans un communiqué paru ce vendredi l’interdiction de la conférence de la romancière Hiba Tayda.
Cette association a exprimé « son inquiétude » à la suite de cette interdiction, estimant que ces agissements « expriment clairement a persistance du pouvoir à vouloir mettre un terme à la liberté d’expression et au débat d’idées qu’animent habituellement nos auteurs ».
Ce Café littéraire a rappelé que cette annulation est la troisième dans son genre « en très peu de temps ». L’association TiƐwinin a déjà subi une décision identique au mois de mars dernier, lorsqu’une rencontre avec l’écrivain Kamel Daoud a été interdite.
Le café littéraire de Béjaïa a également regretté le mutisme et l’inertie du monde de la culture, face à cette « série d’interdictions de conférences visant indifféremment de plus en plus d’associations, d’écrivains et d’organisations des Droits humains ».
« Ce silence compromettant encourage le pouvoir à poursuivre son offensive contre toute initiative culturelle échappant à son contrôle tatillon », rajoute-t-on.