Le banditisme continue de sévir dans la wilaya de Tizi Ouzou, de manière inquiétante. À peine dix jours après l’enlèvement, suivi de l’assassinat du jeune Amirouche, âgé de trente-quatre ans, dans la région d’Ath Z’menzer, la population de la wilaya de Tizi Ouzou vient d’être secouée par la nouvelle d’un nouveau rapt ayant ciblé, samedi passé, un citoyen vivant dans la commune de Maâtkas, vingt-cinq kilomètres au sud du chef-lieu de la wilaya.
Selon des sources concordantes, le jeune homme âgé de vingt-deux ans a été surpris, samedi dernier, aux environs d’une heure du matin à l’intérieur d’un débit de boissons alcoolisées, sis près du chef-lieu communal de Maâtkas. Des individus armés, au nombre indéterminé, ont sommé l’otage de les suivre, apprend-on également. Depuis, les proches et les amis du jeune enlevé n’ont obtenu aucune nouvelle.
Suite à cet enlèvement, qui intervient dans la région, où est apparu pour la première fois ce phénomène en 2005, la population de toute la localité et de ses environs, est sous le choc. Hier, des citoyens de Maâtkas, contactés par téléphone, n’en revenaient pas et ne comprenaient point cette recrudescence des actes de ce genre, au moment où l’accalmie a duré très longtemps, suite à la maîtrise de la situation sécuritaire de la part des services de sécurité. En effet, les actions de terrorisme ont été pratiquement réduites à néant depuis presque deux années, et ce, presque sur tout le territoire de la wilaya de Tizi Ouzou.
Une amélioration qui est le résultat des efforts conjugués, fournis par les forces de sécurité, tous corps confondus. Une mobilisation H/24 et sept sur sept a permis d’endiguer l’activité terroriste. En revanche, les groupes de malfaiteurs spécialisés dans le grand banditisme semblent avoir fait de la région un terrain de prédilection. En moins d’un mois, pas moins de trois enlèvements ont été enregistrés à Tizi Ouzou (à Boudjima, Ath Z’menzer et Maâtkas). Et il ne s’agit point d’actes de terrorisme, mais d’actions de grand banditisme, perpétrées souvent par des individus qui connaissent les victimes ciblées.
L’enlèvement de Maâtkas intervient également au lendemain de l’enregistrement de deux assassinats, liés au banditisme, dans la même wilaya, le week-end dernier. Le premier, pour rappel, est l’assassinat d’un jeune âgé de vingt-deux ans : M.Abderrahmane, dont le corps sans vie a été repêché par les services de la Protection civile sur une plage de la ville de Tigzirt. La victime résidait dans le village Imsaliten, commune de Boudjima, à vingt-deux kilomètres au nord du chef-lieu de la wilaya de Tizi Ouzou.
M. Abderrahmane n’avait pas donné signe de vie depuis plusieurs jours. En outre, le même jour, un chauffeur de taxi a aussi été tué par des malfaiteurs et son corps a été jeté dans un ravin dans la région de Boghni, trente-cinq kilomètres au sud du chef-lieu de la wilaya. Cette victime était âgée de soixante-cinq ans, rappelle-ton.
Aomar Mohellebi