Tizi Ouzou: Turbulence dans le monde agricole

Tizi Ouzou: Turbulence dans le monde agricole

Le monde agricole passe par une zone de turbulence qui ne cesse de provoquer des vents de colères sporadiques. Aujourd’hui, les agriculteurs et les éleveurs de la wilaya de Tizi Ouzou manifestent leur colère devant le siège de la wilaya. Un sit-in est attendu à partir de 10h, a annoncé un communiqué émanant de la Chambre de l’agriculture de la wilaya.

En fait, le monde agricole dans la wilaya de Tizi Ouzou vit une situation difficile sur le terrain autant que dans les structures de sa représentation. La CAW (Chambre de l’agriculture de la wilaya) vit depuis plus d’une année au rythme d’un conflit qui oppose les membres de l’ancien conseil d’administration et le nouveau bureau élu le mois de novembre de l’année dernière. Malgré le respect de la procédure de renouvellement, le bureau n’est pas encore installé.

L’histoire du conseil d’administration est longue. Les anciens estiment que l’assemblée générale organisée à la Maison de la culture le 3 novembre 2016 n’était pas légale. L’élection du nouveau bureau n’est pas légale d’où leur refus de céder le siège. De leur côté, les nouveaux membres du bureau considèrent que la majorité des agriculteurs et des éleveurs a été représentée dans cette réunion. L’élection, pour eux, s’est déroulée dans des conditions légales.

Depuis le temps, le blocage continue. Pourtant, le ministre de l’Agriculture de l’ancien gouvernement de Abdelmalek Sellal avait pris position pour le nouveau bureau élu. Le quitus du ministre ne signifie hélas pas la fin du blocage. Bien au contraire. Les membres du nouveau conseil d’administration ne sont pas encore installés. Derrière ce blocage, ces derniers accusent le secrétaire général du ministère de l’Agriculture. C’est pourquoi donc, aujourd’hui, les agriculteurs et les éleveurs se donnent rendez-vous devant le siège de la wilaya pour un sit-in dans l’optique de rencontrer le wali.

Ainsi donc, les turbulences au niveau de la représentation se joignent à celles qui frappent le monde agricole sur le terrain, où les éleveurs souffrent en effet de plusieurs problèmes. Des pénuries d’aliments du bétail qui se succèdent avec leur corollaire qui est la hausse des prix. Le conflit à la Chambre de l’agriculture engendre aussi des blocages dans le traitement de plusieurs dossiers relatifs au secteur, à l’instar de la régularisation des terres agricoles.

Le climat qui est sans doute défavorable au secteur de l’agriculture ne peut profiter qu’aux parasites qui vivent dans l’ombre. Le manque d’aliments et la perturbation des circuits de commercialisation des aliments du bétail ne peuvent que profiter aux spéculateurs et autres intervenants illégaux. Pourtant, aujourd’hui plus que jamais, le secteur de l’agriculture a besoin de compétences qui peuvent faire rayonner le produit du terroir.

Actuellement, le marché mondial connaît une forte demande en huile d’olive mais notre produit n’est même pas susceptible de s’exporter à cause de défaillances techniques. Le rôle de la Chambre de l’agriculture est hélas d’intervenir afin d’accompagner les producteurs en huile d’olive pour passer à l’international, mais…