Ce n’est pas seulement les pâtissiers qui se mettent dans la fête puisque les autres commerces exhibent de beaux fruits et des friandises à profusion comme les pommes, les poires, les noix et noisettes, le nougat et le chocolat.
À l’instar des grandes villes comme Oran, Alger, Constantine, Annaba, Béjaïa, même dans les coins les plus reculés de l’Algérie profonde, le réveillon du nouvel an est fêté en famille comme on fête Mawlid Ennabawi ou Achoura, et ce, en préparant les recettes culinaires qui sont indiquées pour chaque fête et ses propres caractéristiques. Bien sûr, le nouvel an est souvent fêté dans la discrétion et sans tapage mais beaucoup le fêtent pour faire plaisir aux enfants. En fin d’année, les pâtisseries se mettent au diapason de ces joyeuses fêtes avec l’apparition des traditionnelles bûches de Noël et des bougies multicolores. Mais ce n’est pas seulement les pâtissiers qui se mettent dans la fête puisque les autres commerces exhibent de beaux fruits et des friandises à profusion comme les pommes, les poires, les noix et noisettes, le nougat et le chocolat.
De son côté, la viande blanche se diversifie sur les étals car en plus du poulet, on trouve aussi la traditionnelle dinde mais aussi des pintades et des cailles. Dans un village de Kabylie, ces soirées sont légion. Récit d’un réveillon au cœur d’une famille qui pourrait se trouver à Azazga, Tizi Ouzou, Larbaâ Nath Iraten, Aïn El Hammam ou Bouzeguène. Chez Saïd, Rabah, Kamila, Thamila, Rezki, Zahra et Djedjiga, toute la famille est réunie pour célébrer à sa manière le nouvel an. Une bûche achetée chez le pâtissier du coin mais aussi un gros poulet ou une dinde, des marrons, un grand gâteau au chocolat, des noix, des bonbons, des cacahuètes et des pistaches. Les marrons, il y en a à gogo au marché car en Kabylie, les marronniers sont de plus en plus plantés dans le jardin familial. Chez Saïd avec sa famille de cinq enfants et de nombreux invités la fête paraît plus festive qu’autre chose.
Dans la salle à manger, chacun prend sa place autour de la table. Un cousin venu d’Alger n’a pas manqué de faire partie de la fête. “Je voudrais prendre part au grand repas. Malek m’a invité par téléphone depuis une semaine”, leur a-t-il dit. Aux yeux de Malek, le réveillon de fin d’année est avant tout une fête pour les enfants. La mère, musulmane pratiquante, ne tient pas à se mettre à l’écart de cette belle soirée. C’est elle-même qui a préparé le repas, allumé les bougies et installé les guirlandes. En bon plaisantin, Rezki va dans sa chambre et revient déguisé en … père Noël avec une barbe en papier et un bonnet rouge. “Je suis descendu par la cheminée, mais je n’apporte pas de cadeaux”, leur assène-t-il. À table, on débouche deux bouteilles de… limonade. On découpe le gros poulet aux marrons. Il y a également du riz aux olives et des frites.
Les agapes commencent à 21h pour se terminer vers 0h30. La mère regrette que son frère ne soit pas là pour prendre part au repas qu’il aime tant. Cette année, il est à Hassi-Messaoud où il travaille dans une base pétrolière.
Fête familiale, le nouvel an est aussi un moment de convivialité et de solidarité. C’est pourquoi, traditionnellement, le 1er janvier, la mère distribue un morceau de gâteau à deux ou trois vieilles du village à qui elle souhaite la bonne année et ce en attendant le 12 janvier et la traditionnelle fête de Yennayer qui marque le nouvel an berbère avec tout ce qu’il comporte comme joie et allégresse.
C N O