Tizi ouzou produit 90 000litres de lait chaque année : Quand la production de lait est entre de bonnes mains

Tizi ouzou produit 90 000litres de lait chaque année : Quand la production de lait est entre de bonnes mains

Avec 750 000 litres de lait par année, la wilaya de Tizi Ouzou arrive en tête du peloton en matière de production de lait.

Quand un secteur est entre de bonnes mains, les résultats apparaissent toujours malgré les difficultés rencontrées par les acteurs. Il en est ainsi du secteur de l’agriculture en général et de la production de lait en particulier dans la wilaya de Tizi Ouzou. Le travail fourni par les agriculteurs et les services agricoles de la wilaya donnent de très bons résultats en matière de production de lait. Preuve en est, la wilaya de Tizi Ouzou, encore une fois, arrive en tête des wilayas productrices de lait bovin.

Avec 750 000 litres de lait par année, la wilaya de Tizi Ouzou arrive en tête de peloton en matière de production malgré une baisse de 5 000 l pour l’année qui vient de s’écouler. Mais si l’apport des techniciens de la DSA est grand, il ne dissimule pas celui des éleveurs de la commune de Timizart et surtout ceux du village Imaloussen. Cette commune à vocation agricole a su trouver le créneau qui lui convient depuis plusieurs décennies. Les efforts consentis par les éleveurs et les techniciens de la DSA ont peu à peu propulsé cette région située au nord-est de la wilaya de Tizi Ouzou en un pôle de production laitière d’excellence en Algérie. Plusieurs fois, la commune qui abrite une activité d’élevage bovin intense concentrée autour du village Imaloussen et ses environs a été classée première à l’échelle nationale en matière de production.

Près d’une cinquantaine de grands et moyens éleveurs ont réussi à braver de grandes difficultés au début de leur lancement. Le secteur n’était pas aussi bien pris en charge. Ce n’est que ces dernières années que l’agriculture en général et l’élevage en particulier ont été entourés de bienveillants techniciens qui sont toujours sur le terrain. Leur savoir-faire acquis, ces derniers sont partis expliquer, orienter et accompagner les éleveurs dans leur tâche bien particulière et difficile. Cette année encore, Timizart et le village Imaloussen dominent la course. Malgré les difficultés, les éleveurs de la région, ont réussi l’exploit.

La journée d’hier organisée à la bibliothèque communale de Timizart a été donc l’occasion pour les agriculteurs et les techniciens de la DSA d’affiner leurs armes afin d’aller au charbon durant toute l’année. La rencontre a été consacrée à la réflexion sur les solutions à apporter aux difficultés rencontrées par les producteurs de lait au niveau de la wilaya de Tizi Ouzou.

Or, les difficultés sont nombreuses et grandes. La région est faite de plaines, mais ses superficies ne suffisent pas pour produire les quantités suffisantes de fourrage vert nécessaires pour que les vaches atteignent le maximum de leurs capacités. Ce manque est pallié par l’achat de cette matière dont les prix ne sont plus abordables. Beaucoup

d’éleveurs pensent arrêter à cause des prix et du manque.

Encore dans l’anarchie, le marché des aliments du bétail, essentiellement le fourrage, des réseaux de spéculateurs s’introduisent facilement pour provoquer la pagaille. Ces derniers ayant accaparé le marché offert par les wilayas de l’Ouest du pays, provoquent sciemment des pénuries en stockant de grandes quantités pour augmenter les prix. La victime est toujours l’éleveur. C’est pourquoi, cette journée qui a été l’occasion de soulever d’autres problèmes a été consacrée en grande partie à ce chapitre, bien qu’il ne soit pas exclusivement du ressort de la DSA.

Pour de nombreux experts, il serait vain de se classer en tête si la production ne permet pas l’émergence d’une industrie de transformation de lait dans la wilaya. Le secteur de la production de lait, malgré son dynamisme, reste encore de l’avis de beaucoup de connaisseurs, un géant aux pieds d’argile. Désorganisé, encore pratiqué par des procédés archaïques et non modernisés, le créneau est encore un poids traîné par le Trésor public. Le coût des subventions avoisine les 57 milliards de dinars alors que les produits dérivés sont excessivement chers. Les exploits réalisés par les éleveurs de Timizart et Tizi Ouzou ne doivent pas dissimuler le fait que l’Algérie importe 20% de lait en poudre mis sur le marché mondial. Une quantité énorme au vu de ce que peut produire la vache algérienne. Une vache qui peut doubler sa production sachant, selon les statistiques qu’elle produit en moyenne 4 000 litres annuellement alors que la moyenne mondiale est de 8 000, c’est-à-dire le double. Trop peu au vu du besoin national en lait estimé à trois milliards de litres l’an.

C’est pourquoi, la production laitière dans la wilaya de Tizi Ouzou n’est pas suffisante pour endiguer ce besoin national. La consommation de lait en sachet augmente d’année en année et avec elle les dépenses de l’Etat pour soutenir les prix. Aujourd’hui, beaucoup d’experts préconisent de passer à une gestion moins démagogique de ce créneau. Il faudra, et les éleveurs l’ont bien exprimé hier, moderniser la filière en l’accompagnant par les moyens financiers. Selon l’expert agricole, Akli Moussouni, chercheur universitaire, la recomposition de cette filière, comme pour celle des céréales, dont elle dépend à travers l’alimentation, doit être engagée sur la base d’une nouvelle politique de nutrition qui doit faire appel à son tour à une nouvelle politique agricole incitant à la mise en plan d’agropoles dotés de modules d’élevages de 100 à 1000 vaches et plus si possible, autonomes au plan de l’alimentation, conduit en liaison avec la gestion informatique du troupeau.

Les petits éleveurs doivent s’orienter pour l’engraissement à la faveur de la filière qui en dépend intimement, le tout doit fonctionner autour d’objectifs économiques de sécurité alimentaire. Tout dispositif inopérant ou organisations politiciennes doivent être remplacés par des mécanismes professionnels impliquant des éléments rompus, capables d’investir dans la conduite des élevages modernes sur la base de nouvelles méthodes en relation avec cette filière, pour l’élever au rang d’un tissu industriel, seul capable de changer la donne.