Après le rassemblement régional, organisé mercredi dernier au centre-ville de Tizi Ouzou, près d’un millier d’anciens appelés du service national, des classes incorporées entre 1992 et 1996 et dont la durée de conscription a été rallongée de six mois dans le cadre de la lutte contre le terrorisme islamiste, et se nommant les « 18+6 », se sont retrouvés vendredi après-midi, à Aazaga, au village Tinkicht-Cheurfa, à 40 km à l’est de Tizi Ouzou.
Ces anciens militaires, issus de plusieurs wilayas (Boumerdès, Alger, Biskra, Ouargla, Oued Souf, Béjaïa, Bouira, Tizi Ouzou…), ont répondu à l’appel de la Coordination nationale des soldats maintenus en service en 1992-96 (18+6 mois) à participer à cette rencontre dont l’objectif est d’élaborer une « stratégie pour arracher nos droits, ceux de nos camarades traumatisés, malades, handicapés, blessés, ou des orphelins et des veuves de ceux qui sont décédés, nombreux, parmi notre catégorie», indiquent-ils. Ils demandent aux autorités militaires du pays la reconnaissance d’un statut et des droits sociaux, au même titre que leurs frères, les rappelés du service national, ceux de la police communale, des retraités de l’ANP, des résistants gardes communaux, de légitime défense (GLD), les Patriotes, etc. «Pendant que d’innombrables Algériens, de toutes les classes et de toutes les catégorie, fuyaient la terreur islamiste pour s’installer hors du pays, nous, nous n’avions pas le choix. Nous avions pris la résolution de rester sur le front jusqu’à la victoire et pour sauver notre pays. Nous avons réussi et vaincu les ennemis du peuple, et c’est pourquoi nous n’acceptons pas aujourd’hui notre marginalisation», déplorent-ils. Ils interpellent les autorités concernées (le président de la République et le ministère de la Défense nationale), auxquels ils ont adressé une plateforme de revendications en douze points. Ces anciens soldats de la décennie noire (SDN 18+6), comme ils se définissent, menacent de recourir à la rue, si les autorités persistent à garder le silence. «Dans le cas où les autorités gardent le silence, les manifestations de rue restent notre seul recours, et nous le ferons sans interruption, jusqu’à obtention de nos droits», déclarent ces anciens appelés, convaincus de la légitimité de leurs revendications. D’autant plus, se désolent-ils, que nombre d’entre eux, traînent des maladies, des handicaps (pertes partielles de vue, de l’ouïe, de motricité…). Dans un document remis à la presse, et dans lequel sont consignées leurs revendications, ces anciens appelés demandent l’application des textes réglementant le droit à la pension, notamment la loi n° 13-03 du 20 février 2013 modifiant et complétant l’ordonnance n° 76-106 du 9 décembre 1976 portant code des pensions militaires et exigent qu’ils soient reconnus et réhabilités comme ayant contribué à la sauvegarde de la nation, et ce, conformément à l’article 44 de l’Ordonnance 01-06 datant du 27 février 2006 portant application de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale.