Le jeune Yazid Kahil, enlevé dans la nuit de lundi dernier à Aglegal, dans la commune de Béni Zmenzer, au sud de la wilaya de Tizi-Ouzou, a été relâché par ses ravisseurs, dans la nuit d’avant-hier, aux environs de 23 h, au lieu-dit Afedrik, non loin de Souk El Tenine. Le jeune homme, âgé de 24 ans, fils d’un entrepreneur, avait passé près d’une semaine en captivité entre les mains de ses ravisseurs. A la maison de Yazid, une foule nombreuse était présente depuis l’annonce de sa libération. Le père comme ses proches n’ont pas caché leur joie de voir leur enfant rentrer chez lui sain et sauf.
« C’était vraiment un moment de grand bonheur quand j’ai reçu l’appel d’une personne qui m’a fait part du retour de mon fils. Dieu merci, et merci pour tous les citoyens qui ont été à nos côtés lors de la crise ».Yazid, la victime de ce rapt, très fatigué et même stressé, que nous avons rencontré à l’intérieur de la maison, raconte : « Ils étaient trois au moment de mon enlèvement. C’étaient des jeunes de mon âge et ils agissaient à visage découvert ». Il ajoute : « Ils m’ont sommé de les suivre et quelques mètres plus loin, ils décident de me bander les yeux ». Par ailleurs, notre interlocuteur ignorait le chemin qu’ils ont emprunté. « Nous avons marché pendant des heures et à la fin je me suis retrouvé dans une casemate sombre. C’était vraiment horrible ». Le lendemain, ajoute Yazid, « j’ai vu six personnes dont une portait la barbe.
Ils parlaient kabyle et arabe ». La victime affirme avoir été bien traitée durant son séjour dans la forêt :« C’était vraiment fatigant et stressant. Ces individus m’ont permis une fois de contacter ma mère ». Une phrase revenait sans cesse dans sa bouche « J’espère que c’est la dernière fois que je vis ce genre d’aventure ! Je veux vraiment me reposer ».
Il est à souligner que la mobilisation des citoyens durant cette prise d’otage a grandement contribué à la libération de Yazid, ainsi que celle des comités de village qui ont exigé sa libération sans condition ! La grève générale, le rassemblement et la caravane de sensibilisation qui a sillonné les localités limitrophes ont eux aussi joué un grand rôle. Une mobilisation citoyenne qui a démontré que l’arbitraire et la négation de la vie pouvaient être vaincus et dépassés.
Nabil Graichi