L’association des éleveurs et producteurs de lait de la wilaya de Tizi Ouzou vient de rendre publique une déclaration où elle dénonce les récentes mesures prises par l’Onil (Office national interprofessionnel du lait).
Les rédacteurs du document qualifient la décision de baisser le prix du lait collecté de 32 à 30 DA de violation d’accord signé avec d’autres parties.
Cette mesure décidée par les transformateurs de lait vient de soulever l’ire des éleveurs et aussi des collecteurs qui font face à de nombreux obstacles au niveau des laiteries.
Pourtant, le secteur est attendu pour une production maximale en vertu des contrats de performance liant les agriculteurs au ministère.
En fait, n’y a-t-il pas lieu de s’interroger s’il n’y a pas une volonté quelque part d’entraver cet élan ? Qu’en est-il exactement ?
Les éleveurs se plaignent de la nouvelle grille des prix fixée sans leur accord par les transformateurs.
Pourtant, affirment-ils, une convention tripartite les lie à ces derniers et à l’Onil fixant le prix du litre à 32 DA.
En vertu de cet accord, les éleveurs accusent les transformateurs d’avoir violé la convention. La liste des griefs est longue.
En plus du prix qui leur fait craindre des endettements catastrophiques, les rédacteurs de la déclaration accusent les services concernés d’irrégularités dans le payement de la subvention du lait cru.
L’indignation est grande dans le milieu des agriculteurs qui interpellent le ministre de l’Agriculture et du Développement rural pour, affirment-ils, mettre fin à ces violations répétées qui finiront par les mener à la ruine.
Un autre point a été soulevé par les rédacteurs. L’interrogation est grande quant aux mobiles et aux motifs qui ont poussé les responsables locaux au niveau de l’Onil et des transformateurs, à ignorer le programme d’aide aux agriculteurs initié par le ministère.
En effet, le gouvernement, écrivent-ils, a développé un programme d’aides aux agriculteurs notamment les subventions allant jusqu’à 12 DA le litre de lait produit.
Une autre contribution de l’Etat accorde entre 5000 à 10.000 dinars pour chaque tête d’ovin.
Sur un autre terrain, les collecteurs rencontrent d’énormes entraves à leurs activités.
Nombre d’entre-eux affirment que les transformateurs refusent l’augmentation de la production.
Certains qui ont pu collecter chez de nouveaux éleveurs se sont vu opposer un refus catégorique de la part des transformateurs.
Ces derniers ne veulent pas de nouveaux éleveurs ni une hausse de la production.
Renseignements pris, il s’est avéré que cette volonté de l’industrie de transformation laitière de réduire ses achats en lait local est motivée par la baisse des prix de la poudre sur les marchés internationaux.
Mais, en fait, qu’en est-il des contrats de performance ? Ces agriculteurs auxquels il est demandé d’augmenter la production à l’horizon 2013 doivent au préalable trouver un marché qui n’obéit pas aux volontés exclusivement mercantilistes.
C’est pourquoi d’ailleurs, ils demandent en toute urgence une rencontre avec le ministre.
Kamel BOUDJADI