Tizi Ouzou, Les collecteurs et producteurs de lait mécontents

Tizi Ouzou, Les collecteurs et producteurs de lait mécontents

Ça bouillonne dans le secteur laitier

Ils veulent augmenter le prix du litre de lait à 60 DA.

Les producteurs et collecteurs de lait veulent vendre le litre à 60 DA. Les subventions que leur accorde l’Etat devraient, selon leur voeu, passer de 12 à 30 DA. De crise en crise, la distribution de lait risque de connaître une autre phase d’instabilité. Les producteurs et collecteurs de lait viennent en effet de décider de deux journées de grève.

Les collecteurs ne collecteront pas et les distributeurs ne distribueront pas de lait les journées du 10 et 11 mars. Au deuxième jour, le 11, une grande caravane sera organisée par les véhicules-citernes de Timizart vers le chef-lieu de wilaya. C’est déjà la pénurie tous les jours en plus de ces deux journées que ces soi-disant professionnels du lait comptent organiser. Pour certains, excédés justement par l’anarchie qui règne dans ce créneau, les producteurs et collecteurs ne respectent, pour la majorité, aucune norme requise.

Dans les villages, les collecteurs ne reversent souvent le lait dans leurs citernes hypothermiques qu’après toute une journée d’exposition au soleil dans des bidons de 20 litres en plastique. Certains éleveurs ignorent jusqu’à la plus élémentaire précaution d’usage dans la production du lait. Certains connaisseurs certifient que le lait subit déjà les premières entorses avant d’être transporté vers les laiteries. Des quantités importantes d’eau sont rajoutées par les éleveurs. Ils veulent pour preuve, la qualité du lait acheté directement des fellahs.

D’autres voix incombent la responsabilité aux services concernés qui cessent de surveiller juste après l’acquisition des vaches et du matériel. Toutes ces entorses, les collecteurs en sont au courant et poursuivent donc cette chaîne déjà atteinte de beaucoup de travers et acheminent ce qui reste de lait vers les transformateurs qui ne se soucient vraisemblablement pas davantage.

Aujourd’hui et demain donc, cette machine qui grince déjà va carrément s’arrêter. Parmi leurs premières et importantes doléances au même titre que la qualité du produit, figurent les subventions. Les 12 DA offerts par l’Etat ne suffiraient pas à avoir plus de gain. Pour illustrer leurs difficultés, les représentants de ces «professionnels» font le rapport avec le prix du litre à la vente qui est de 34 DA alors que le prix de revient d’un litre est estimé à 70 DA, oubliant par là de faire le rapport du prix à la qualité du lait servi aux consommateurs majoritairement des enfants.