TIZI OUZOU :Les citoyens paient la réfection des routes

TIZI OUZOU :Les citoyens paient la réfection des routes

Les transporteurs doivent savoir qu’ils paient leurs impôts justement pour que l’Etat s’occupe des routes.

Un rapport biaisé est en train de s’installer entre les citoyens, les transporteurs et les prix pratiqués. Au moment où les tarifs des produits alimentaires ne cessent de prendre de l’envol, les transporteurs desservant la ligne Boudjima-Tigzirt décident subitement d’augmenter les prix de leurs navettes. Aussi, le voyageur qui déboursait 40 DA pour se rendre dans cette ville littorale distante de 20 km, doit débourser aujourd’hui 10 DA de plus.



En fait, les voyageurs qui réclamaient des explications sur cette augmentation de 25% n’ont pas été convaincus par leurs vis-à-vis. Les transporteurs évoquaient l’état de dégradation avancé de la route qui relie Boudjima à Tigzirt. Et c’est là que certains citoyens n’ont pas tardé à constater le marché de dupes dans lequel ils sont les dindons de la farce. En effet, les budgets nécessaires à la réfection des routes incombent, affirment-ils, à l’Etat, non aux populations. C’est pourquoi les voyageurs contestent de plus en plus les augmentations décidées par les propriétaires des véhicules. Ces hausses expliquées tout le temps par la dégradation des routes sont de plus en plus considérées comme une injustice. Les transporteurs, bien qu’ils soient dans le droit de réclamer la réfection des routes, ne doivent guère faire payer les voyageurs. L’Etat, quant à lui, doit intervenir non pas pour interdire ces augmentations, somme toute légitimes, mais bien pour réparer les routes. Les citoyens comme les transporteurs s’acquittent de leurs impôts et c’est de leur droit de circuler sur des routes en bon état.

Aussi, ces coléres qui se font de plus en plus entendre du côté de Boudjima se généralisent à d’autres communes. Ce sentiment d’injustice est partagé par tous les citoyens.

Il est juste de signaler que la frange âgée de 50 à 60 ans est le fer de lance de cette prise de conscience. «Oui, je ne suis pas d’accord avec ces augmentations à cause de l’état des routes. Les transporteurs doivent savoir qu’ils paient leurs impôts justement pour que l’Etat s’occupe des routes.

Les citoyens ont droit de circuler sur des routes refaites. Ils paient aussi des impôts. Dans d’autres pays, les citoyens refuseraient de payer des impôts si l’Etat ne s’occupait pas des routes», expliquait Da Ameur, rencontré à l’arrêt des fourgons de Tigzirt.

Enfin, il est à signaler que cette prise de conscience se répand davantage car les routes sont quasiment dégradées à travers les communes. Dans certains cas, les routes sont complètement impraticables contraignant les citoyens à chercher d’autres passages. La persistance de ces situations a amené une grande catégorie de populations à s’interroger sur les réels objectifs de l’argent versé aux impôts.