Regroupés dans un collectif, ces derniers manifestent clairement leur volonté d’empêcher ce qu’ils qualifient de maffia du foncier de les accaparer.
Est-ce la révolution citoyenne qui commence? Les habitants de la cité du 11 Décembre mènent actuellement un féroce bras de fer contre les promoteurs immobiliers qui veulent accaparer des terrains servant d’espaces verts. Regroupés dans un collectif, ces derniers manifestent clairement leur volonté d’empêcher ce qu’ils qualifient de maffia du foncier de s’en accaparer.
Les ruelles et les habitations sont actuellement décorées par des banderoles accrochées dénonçant cette tendance à occuper leur espace vert par de nouvelles constructions.
De leur côté, les pouvoirs publics font appel pour la première fois à la matière grise, les sociologues en tête, pour protéger l’environnement. L’appel a été lancé lors des états généraux organisés sur recommandation du wali, à la Maison de la culture de Tizi Ouzou.
Il semblerait que la situation de l’hygiène et de la salubrité publiques à Tizi Ouzou ait atteint des degrés très dangereux pour que soit constatée la nécessité de tirer la sonnette d’alarme.
En effet, les citoyens qui souffrent des décharges sauvages et de la convoitise qui menacent les espaces verts constatent avec satisfaction l’intérêt enfin manifesté par les pouvoirs publics aux vraies solutions.
Des solutions efficaces et définitives ne peuvent en effet être trouvées que par l’apport des gens qui connaissent les réflexes et les motivations profondes des populations. La connaissance de ce domaine précis pourrait aider à aller dans le sens d’orienter positivement les comportements et apporter du civisme.
En effet, la participation des universitaires en général et des sociologues en particulier peut, affirment beaucoup de personnes, provoquer la jonction des efforts des pouvoirs publics et ceux des populations pour arrêter le massacre qui se commet sur la nature.
Selon un jeune étudiant en sociologie interrogé, les populations se sont laissé aller dans l’incivisme après avoir constaté que les pouvoirs publics ne s’intéressaient pas à l’environnement.
«Les actions similaires à ces états généraux peuvent incontestablement ramener l’espoir parmi les citoyens. Et quand il y a espoir tout est possible» poursuit-il.
D’autres jeunes universitaires ont également constaté que les citoyens se défendent eux-mêmes contre l’accaparement des espaces verts par des promoteurs immobiliers. C’est le sentiment que l’Etat est absent qui a amené les habitants de plusieurs quartiers à monter au créneau pour se défendre. Les exemples sont légion.
A Draâ Ben Khedda, les habitants des 400 Logements ont plusieurs fois fermé la RN12, route qui relie la wilaya de Tizi Ouzou à Alger pour alerter les pouvoirs publics sur le danger qui guette les espaces verts de leur cité.
Des actions similaires ont eu lieu dans plusieurs communes. Les citoyens défendent bec et ongles leurs espaces verts. Sur un autre registre, les pouvoirs publics font appel pour la première fois dans l’histoire à la matière grise pour éradiquer les décharges sauvages et protéger l’environnement. Peut-on croire à une révolution des moeurs?