Le secteur de l’éducation dans la wilaya de Tizi Ouzou bat de l’aile. Tous les paliers souffrent d’une myriade de carences et à tous les niveaux.
C’est pourquoi les autorités doivent se pencher sur luide manière sérieuse afin de limiter les dégâts. Aujourd’hui, tous les syndicats autonomes ou pas, dénoncent ces insuffisances caractérisées par une absence de volonté politique audacieuse dans la refonte du secteur.
Les reformes entamées et laissées par l’ex-ministre de l’Education en l’occurrence M. Benbouzid, ont fait plus de mal que de bien à de nombreuses générations. C’est-à-dire : ces reformes n’ont fait que dégrader le système éducatif depuis sa nomination à la tète de ce département. Lors d’un point de presse, le secrétaire général du syndicat autonome des travailleurs de l’éducation et de la formation (Satef), Boualem Amoura, propose le retour à l’ancien système éducatif qu’il considère plus rentable, plus consistant et beaucoup plus éducatif.
Pour lui, le système actuel n’apporte rien de bon, notamment pour le niveau des élèves. Il a été constaté que des universitaires font appel aux services des écrivains publics pour telle ou telle rédaction d’une quelconque demande.
Dans ce sillage, M. Amoura préconise une révision générale du système au lieu des reformes envisagées par l’actuel ministre de l’Education, M Baba Ahmed, qui ne sont que de la poudre aux yeux. Il cite, entre autres, le rapport établi par quatre commissions régionales, qui est pour lui «un rapport superficiel» et il « n’apporte rien de nouveau au système actuel ».
Le SG du Satef a cité les quatre points discutés avec le ministre lors de la dernière réunion, à savoir : la révision des programmes, la formation des formateurs, l’amélioration des conditions d’enseignement, et la modernisation du fonctionnement pédagogique et administratif.
Le conférencier relève que le premier responsable du département de l’éducation à occulté l’essentiel du problème et dont les conséquences néfastes sont vécues tant par les professeurs, les élèves que par les parents.
Le syndicaliste souligne que la méthode de l’approche par compétence n’a rien à voir avec notre culture et notre environnement : « C’est une importation du système éducatif canadien qui ne peut nullement s’adapter, et s’ancrer dans nos traditions ». Au cours de cette conférence, le SG mettra en exergue plusieurs points nodaux auxquels les travailleurs du secteur sont confrontés. il cite à titre illustratif, la révision du statut particulier, la gestion des œuvres sociales, le cas des travailleurs des corps communs de l’éducation, avec intégration pure et simple dans le secteur.
L’enseignement du tamazight
Lors de la conférence, le secrétaire général du Satef a qualifié l’enseignement de tamazight de « rafistolage » sur lequel il faut plus d’attention et de sérieux de la part des responsables du secteur, locaux ou nationaux.
Il n’omet pas de relever des cas « inadmissibles » dans des nominations d’enseignants « qui ne sont pas qualifiés dans cette discipline » tels les enseignants d’histoire –géographie) en tant qu’inspecteurs. Il est à noter que l’enseignement de tamazight, lancé en 1995, a enregistré un net recul ces dernières années, dans la mesure où elle n’est enseignée que dans six wilayas, au lieu de 16 en 1999.
Ainsi, la très grande majorité des apprenants et des encadreurs sont issus des wilayas de Tizi Ouzou, Béjaïa et Bouira ainsi que les wilayas du Centre, telles que Tipaza, Boumerdes, Alger (dans certains établissements).
Il y aurait eu une certaine évolution positive si elle ne concernait pas uniquement six wilayas du pays, puisque, le reste des régions a vu ses effectifs régresser jusqu’à suppression de son enseignement, notamment les wilayas de Biskra, Oran, Ghardaïa, Illizi et Tipaza. Les causes principales de cette décadence de l’enseignement de tamazight se résument essentiellement autour de quatre facteurs à savoir : Le caractère facultatif de l’enseignement de tamazight, l’insuffisance de formateurs, les horaires inconvenants (la matière est souvent enseignée en fin de journée).
18 ans après, les spécialistes exigent une meilleur vision dans la bonne prise en charge de ce dossier qu’est l’enseignement de la langue amazighe sous tous ses aspects (chaoui, chelhi, m’zabi, targui et kabyle).
Pour cela, populations, spécialistes… attendent beaucoup des autorités de ce pays pour une éventuelle officialisation de cette langue qui contribuera au renforcement de l’unité nationale et réconciliation de l’Algérien avec lui-même.
Le secteur de l’éducation reste à promouvoir !
Les spécialistes en la matière préconisent plus d’efforts de la part de l’Etat afin de redynamiser le secteur pour le développement et le progrès social. Les moyens ne manquent pas. Ils sont à rechercher dans la volonté politique.
L’Algérie n’a rien à envier à d’autres pays étant donné ces immenses richesses.
Il y a lieu de souligner le travail de recherche et d’enquête entrepris par la commission de l’Assemblée populaire de wilaya chargée de l’éducation et de la formation professionnelle et l’enseignement supérieur.
Lors de ses enquêtes sur les lieux et à travers différents établissements scolaires, ladite commission tire la sonnette d’alarme quant à l’état des lieux critique de nos écoles. Elle relève de nombreuses lacunes empêchant le bon fonctionnement. Au volet recommandations, cette commission n’est pas allée par trente-six chemins. Elle soumet aux autorités une liste de suggestions afin d’améliorer les conditions de travail des enseignants et des élèves.
Nous citerons : la généralisation des demi-pensions, livraison des équipements dans les délais impartis, embellissement des écoles, raccordement aux réseaux électriques, AEP et gaz de ville, sécurité avec construction de murs de clôture et réseau téléphonique pour certains établissements, constructions de blocs sanitaires…
Les différentes facultés dans le dénuement
La commission relève certains exemples d’établissements sur lesquels les responsables doivent se pencher dans les meilleurs délais, inscription de nouveaux établissements (Lycée, CEM et écoles primaires), là, où les besoins se font sortir : Irdjen, Iferhounene, Bouhinoune, Aït Aissa Mumoun et Aït Toudert. En outre, procéder à des travaux d’urgence : Ouacif, Draâ Ben Khedda, Aïn El Hammam, Draâ El Mizan, Tizi Ghenif, Tigzirt, Iflissen, Makouda…. Il va sans dire que l’état de différentes facultés de l’université et résidences ne sont pas en reste de ce dénuement. Les étudiants souffrent le martyre en l’absence de plusieurs commodités vitales dans leurs cursus universitaire. Faut-il rappeler que ces derniers ont ras-le-bol. Ils se sont élevés moult fois pour dénoncer cette injustice de l’administration. C’est le cas des étudiants non résidents dans les cités et qui vivent le calvaire du transport.
Quant aux résidents, Dieu en sait ce qu’ils endurent dans leur vie quotidienne au sein des cités : insécurité, et mauvaise restauration qui poussent les étudiants à faire leur cuisine dans leurs chambres. Insuffisance de documentations, manque d’équipements dans les laboratoires….
Nabil Graichi