Tizi Ouzou : le ciment se fait rare… et cher !

Tizi Ouzou : le ciment se fait rare… et cher !

La pression sur le ciment est montée d’un cran ces derniers jours dans la wilaya de Tizi Ouzou. Une situation qui va du coup engendrer une autre crise des pénuries et vivre au rythme de la rareté du produit durant des mois.

Ce produit faut-il le rappeler, est trop demandé ces dernières années, notamment avec l’aide de l’Etat à l’auto-construction d’une part, et le lancement de plusieurs projets de développement d’autre part. En effet, cette demande en hausse se répercute sur le prix du sac de ciment qui a augmenté depuis le début de ce mois. « Il y a manque de ce produit de construction du fait que l’unité commerciale (publique), n’a pas travaillé durant tout le mois de mars pour des raisons que nous ignorons. Certes, les revendeurs ont l’habitude d’augmenter le prix pour s’enrichir davantage. « Alors que le ciment était vendu à 900 DA le quintal, il est cédé maintenant à 1600 DA », indiquera un entrepreneur. Ce dernier notera que les spéculateurs vendent les bons à des prix forts.

Les attributaires de l’aide à l’habitat rural pris au dépourvu

Par ailleurs, il convient de souligner que les attributaires de l’aide à l’habitat rural, sont pris au dépourvu avec cette hausse spectaculaire. « Je ne peux plus continuer les travaux de ma maison, notamment avec l’augmentation des prix des matériaux de construction. L’Etat nous a octroyé une somme de 70 millions de centimes qui s’avère déjà insuffisante pour les fondations uniquement, en tenant compte du relief de notre région qui est montagneuse», regrettera un bénéficiaire de l’aide à l’habitat rural qui ajoutera dans le même sillage « il faut que j’arrête le projet jusqu’à ce que le prix du produit baisse ». Du côté de l’unité commerciale de Tizi-Rachid, M. Abdelkader Smaïli, le premier responsable, se veut rassurant. Il affirme que cette rareté du ciment est due à l’arrêt du travail de cette unité durant tout le mois de mars : « Théoriquement, nous n’avons pas connu de retard et comme nous n’avons pas travaillé tout le mois de mars, donc nous accusons un retard de 400 tonnes/jour », et d’enchaîner : « désormais, nous nous approvisionnons à partir de l’unité de Sour El Ghozlane relevant de la wilaya de Bouira, d’une quantité qui varie entre 280 à 300 tonnes /jour ». M. Smaïli, relève quelques facteurs entravant le bon fonctionnement de l’unité, en avançant « nous trouvons des aléas dans l’acheminement du ciment à partir de la source vers l’unité de Tizi Rachid qui est assuré par le privé». Par ailleurs, il a promis de rattraper ce retard d’ici le mois de juin prochain « Nous avons élaboré un programme efficace qui va combler définitivement ce retard avec l’arrivée du ciment au destinataire. Comme nous sommes en train de réfléchir à mettre en œuvre un mécanisme afin de régler tous les aléas auxquels nous faisons face quotidiennement ».

Tous les matériaux de construction connaissent le même sort !

Les citoyens ne savent plus à quelle autorité se plaindre car, pratiquement tous les matériaux de construction ont connu une vertigineuse flambée. Il suffit d’une petite virée dans les différents points de vente pour constater cet état de fait. Au chef-lieu de la wilaya de Tizi Ouzou, plus précisément du côté de l’habitat, le propriétaire que nous avons approché à ce sujet nous déclara : « Ces derniers jours, presque la quasi-totalité des matériaux connaissent une hausse, car le marché obéit à la loi de l’offre et de la demande, et du mois de mars jusqu’au mois de novembre les habitants construisent beaucoup par rapport à d’autres périodes de l’année ». Notre interlocuteur signale également que même les bénéficiaires de l’aide à l’habitat rural saisissent l’occasion en cette période pour bâtir leurs maisons.

Etonnement

Les prix affichés étonnent. On citera à titre illustratif : le parpaing est cédé à 60DA/pièce, la brique varie entre 26 DA à 40DA /pièce, un chargement de sable est cédé à 5 000 DA pour un petit camion, et un chargement de 10 tonnes à plus de 30 000 DA, et la ferraille grimpe à 6 000DA. C’est dire que le constructeur doit faire une gymnastique pour pouvoir gérer sa bourse. Les attributaires, quant eux, savent que le montant alloué par l’aide de l’Etat reste dérisoire devant la hausse des prix. Il va sans dire que dans cette conjoncture, de nombreux chantiers resteront en veilleuse.

N. G.