TIZI OUZOU, Le barrage de Taksebt rempli à 100%

TIZI OUZOU, Le barrage de Taksebt rempli à 100%
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Nous avions rapporté, dans l’une de nos précédentes éditions, les appréhensions relatives au rationnement de l’eau en raison du manque de précipitations durant les mois de janvier et février. Ces appréhensions et ces peurs sont aujourd’hui évacuées comme par un revers de la main par la générosité du ciel qui a marquée ce mois de mars et en particulier ces tous derniers jours.

Si, en effet, ces importantes chutes de pluies ont généré des dégâts dans de nombreuses localités de la wilaya de Tizi-Ouzou où des routes endommagées, des glissements de terrains, des maisons inondées, des axes routiers défoncés ont été enregistrés, il n’en demeure pas moins qu’elles ont été d’un grand apport hydrique pour les réserves d’eau et le secteur de l’agriculture.

En effet, le barrage de Taksebt a atteint, ces derniers jours, son taux maximum de remplissage. Ce barrage hydraulique d’une capacité de stockage de 181 millions de m3, a atteint est rempli à 100 % grâce à l’apport des différents affluents qui l’alimentent. Il y a eu même un excédent des eaux au niveau du barrage, ce qui a nécessité son évacuation. Il y a quelques jours seulement, le barrage donnait une image qui faisait presque peur. Aujourd’hui, il ressemble à une petite mer intérieure.

Le barrage de Taksebt alimente les wilayas de Tizi-Ouzou, Boumerdès et Alger avec un volume quotidien de près 430.000 m3. Au début du mois de mars, il avait engrangé un apport de quelques 5 millions de m3 d’eau suite aux précipitations enregistrées et aux fontes de neige du Djurdjura.

Quatre jours de pluie ont suffit à remplir les quelques 40% de son volume restant.

Cependant, et au-delà de la jubilation, il faut rappeler que d’importantes quantités de ce volume, jamais évaluées ou estimées, sont perdues dans la nature et n’arrivent pas aux consommateurs. La raison principale demeure les fuites d’eau qui sont visibles partout.

Au sud, au nord, à l’est ou à l’ouest de la wilaya, la situation est quasiment la même. Les conduites AEP desservant de nombreux villages à travers d’innombrables localités, sont détériorées. Tout naturellement, les fuites d’eau à partir de ces conduites sont très fréquentes. La vétusté des canalisations et bien d’autres problèmes font que les quantités déversés dans la nature, constituent un phénomène que les autorités n’arrivent pas à juguler.

Les retenues collinaires aussi

Même les 83 retenues collinaires que compte la wilaya de Tizi-Ouzou sont remplies totalement, ce qui est de loin un vrai soulagement pour les agriculteurs. On notera que durant l’année dernière, une enveloppe de 120 millions DA a été allouée à la wilaya de Tizi-Ouzou, au titre du programme spécial intempéries 2012, pour la réhabilitation de 21 retenues collinaires endommagées.

Le programme, divisé en quatre lots, comportait la réhabilitation des retenues collinaires de Boudjima, Tadmaït, Aït Chafaa, Tizi Ntlata, trois retenues collinaires de Tizi-Ouzou, une à Draa El Mizane et Yakourène, trois autres retenues collinaires à Fréha et une à Ouaguenoune, quatre autres à Timizart et une retenue à Taguemount, Tiliket, Chaoufa, Mekla, Mghira et Aït Khellili.

Ces ouvrages, destinés à l’irrigation des terres agricoles ont subi d’importants dégâts, consistant notamment en la détérioration des évacuateurs des crues, la formation de failles au niveau des digues et l’éboulement de talus sous le poids de la neige. En plus des programmes publics de réhabilitation des retenues collinaires existantes, l’Etat a montré une certaine disposition à réaliser d’autres ouvrages de mobilisation des eaux, dans le cadre d’exécution d’un programme national d’extension des superficies irrigables. Il s’agit de douze nouvelles retenues.

Seulement, cette réalisation a été soumise à condition, à savoir que les agriculteurs bénéficiaires s’organisent en groupes ou coopératives d’irrigants pour la gestion et l’entretien de ces ouvrages.

C’est justement cette gestion qui pose problème et fait que ces ouvrages se retrouvent abandonnés depuis la dissolution, au début de la décennie 90, de l’Office de wilaya des périmètres irrigués. Même la wilaya qui a sollicité l’Office national de l’irrigation et du drainage (ONID) en vue de lui confier la gestion de ces ouvrages, s’est vue assignée un refus en mettant en avant le motif de l’éparpillement et l’exiguïté des périmètres agricoles de la wilaya.

Toujours dans ce domaine précis, on rappellera que durant la période allant de 2004 à 2010, il a été également procédé, dans le cadre des programmes sectoriels de développement, à la réhabilitation de 27 autres retenues collinaires ainsi que la réforme d’une dizaine d’autres retenues pour des raisons liées essentiellement à l’envasement de ces ouvrages et dont la durée de vie est estimée, en moyenne, à une trentaine d’années.

B. B.