Tizi Ouzou: La culture et les artistes à l’honneur

Tizi Ouzou: La culture et les artistes à l’honneur

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Depuis quelques années, les artistes, anciens surtout, ont été vraiment bien entourés lorsqu’ils sont dans la difficulté ou quand ils sont malades.

Un monument de la culture algérienne en général et de la chanson chaâbie particulièrement, vient d’être revisité au niveau du théâtre régional Kateb Yacine de Tizi Ouzou. Une pièce de théâtre a d’ailleurs été réalisée et présentée à cette occasion devant un public heureux de renouer avec le quatrième art. C’est une production qui a été très bien accueillie au vu de la salle bien remplie.

Avant cette projection, des artistes de renom ont eu leur part d’hommages rendus par les institutions culturelles locales, mais aussi par le mouvement associatif. En partenariat avec le théâtre communal Kateb Yacine, la direction de la culture ou l’association des artistes de Tizi Ouzou présidée par Rabah Ouferhat, toutes les initiatives de revisiter des monuments de la chanson et du monde de la culture sont réalisées.

Depuis quelques années, les artistes, anciens surtout, ont été vraiment bien entourés lorsqu’ils sont dans la difficulté ou quand ils sont malades. Rien que cette semaine, le wali Abdelhakim Chater, accompagné de Mme Nabila Goumeziane, directrice de la culture de Tizi Ouzou, est allé au chevet du chanteur Taleb Tahar hospitalisé au niveau du CHU Nédir Mohamed. Avant ce grand artiste qui a marqué la chanson kabyle de son empreinte, d’autres artistes ont été entourés par leurs pairs et les représentants des hautes autorités du pays comme feu Lounès Kheloui et Taleb Rabah. Des hommages leur ont été rendus plusieurs fois. Ce qui indique que le monde de l’art et de la culture commence réellement à reprendre de l’importance.

Cette dynamique culturelle se trouve également représentée par la réapparition de beaucoup d’anciens artistes comme Akli Yahiatene, Aouhid Youcef, Kaci Abdjaoui à la chanson. Des productions ont été réalisées signant ainsi leur retour. Aidés par les programmes au niveau de la Maison de la culture, essentiellement durant les mois de Ramadhan, beaucoup d’anciens artistes ont pu retrouver leur public.

Avant le retour d’El Anka, il y a eu celui de l’enfant de son patelin, Mohamed Iguerbouchen. La direction de la culture a en effet consacré d’importantes journées et hommages à ce monument de l’art qui a marqué de son empreinte la musique universelle. Le maestro de la musique classique a été revisité par des spécialistes comme Mouloud Ounoughene qui lui a consacré tout un livre. Des séminaires et des hommages lui ont été rendus permettant ainsi au jeune public de découvrir que des artistes algériens et kabyles ont régné sur les scènes dans les pays où est née la musique classique. Ainsi, après le retour de plusieurs anciens artistes, les autorités culturelles de la wilaya de Tizi Ouzou ressuscitent un autre monument de la chanson chaâbie. El Hadj Mohamed El Anka, originaire des montagnes de la wilaya de Tizi Ouzou, a été le premier «théoricien» de la chanson chaâbie. Il acquiert en un laps de temps, une dimension nationale et internationale grâce à son génie. Ce virtuose de la musique aura ainsi marqué son temps par une oeuvre remarquable qui a conquis les coeurs de tous les Algériens.

Ce week-end donc, son nom a plané en maître sur les planches du théâtre régional Kateb Yacine par une pièce de théâtre mise en scène par Mahfoud Fellous. La pièce retrace, en fait, le parcours de ce grand artiste de 1907 à 1978. Une succession de tableaux ramenant au présent, des périodes phares de la vie du Cardinal. Le génie et la maîtrise du réalisateur et des acteurs ont fini par subjuguer le public.

Enfin, il est à mentionner que le mouvement associatif n’est pas resté en marge de ce regain d’intérêt pour les anciens. Partout dans les communes, les jeunes s’intéressent de plus en plus aux artistes de l’ancienne génération. Après une brève somnolence qui a duré quelques années, les associations ont repris les choses en main par l’organisation d’hommages à plusieurs artistes.