Malgré les importantes ressources hydriques de la wilaya, son immense et gigantesque barrage de Taksebt, l’existence d’importantes ressources souterraines, l’eau vient toujours à manquer.
Elle représente même une source de colère et de protestation. La spectaculaire montée du mercure depuis le mois de juin, a fait que les populations, royalement ignorées et surtout roulées dans la farine par des responsables qui ne tiennent jamais leurs promesses, sortent dans la rue, mènent des actions coup de force pour manifester leur colère et indignation face au déni dont elles sont victimes. La couverture totale en matière d’alimentation de la plus grande partie des communes de la wilaya contenue dans le discours des responsables n’est, en réalité, qu’un discours soporifique destiné à la consommation médiatique.
La réalité du terrain est autre. En témoigne la multiplication des actions depuis ces derniers jours. Des voix s’élèvent de partout, on grince des dents, on laisse éclater sa colère sur la place publique. Les actions sont quasi quotidiennes aux quatre coins de la wilaya de Tizi Ouzou.
Rien que durant cette semaine, au moins cinq actions de protestation à cause de la pénurie d’eau ont été enregistrées. Les habitants de Tifaou, dans la commune d’Aït Yahia Moussa, ont bloqué le siège de l’APC au début de la semaine, ceux de l’arch Ath Frawsen dans la commune de Mekla, composé de nombreux villages dont Agouni Boufal, Aït Aich, Aït Mansour, Amazoul, Tizi N’targa, Aït Moussa, Leghrous et Mouaouiya, ont vigoureusement dénoncé les fausses promesses et la tartufferie faites par les autorités locales à leur endroit en leur faisant miroiter la possibilité d’avoir de l’eau au moins une fois par semaine dans les robinets.
Des habitants de Sidi Naâmane, 15 km à l’ouest de la capitale du Djurdjura et ceux de l’arch de Berkouka, dans la commune de Maâtkas, 25 km au sud, sont sortis dans la rue pour réclamer de l’eau.
Les habitants des 15 hameaux et villages constituant la coordination des comités de villages de l’arch la daïra de Maâtkas, ont fait, durant la journée d’hier, une véritable démonstration de force sous un soleil de plomb des centaines de citoyens se sont rassemblés, au lieu-dit Taneqlet Bouvroune, d’où ils ont entamé une marche pacifique vers le centre ville de Souk Lekhmis, pour dénoncer la non-tenue des promesses des autorités locales. En effet, les citoyens de nombreux villages dont ceux de Berkouka, Ighil Aouène, Takhribt, etc., ne trouvent aucune explication plausible à cette situation qui fait que cette pénurie perdure alors que la localité bénéficie en principe du renforcement du transfert venant du Barrage de Kouidet Acerdoun (Bouira). Même l’inscription d’un grand projet de renforcement du réseau alimentant les 15 villages de Berkouka par une grosse conduite depuis la nappe phréatique s’étirant du Plateau de Mechtras jusqu’à l’Oued Bougdoura, ne redonne pas le sourire aux habitants qui font part de leurs appréhensions les plus folles.
A Sidi Naâmane, ce sont les habitants des villages Lemlaâb, Imekhlaf et Mlikech qui bloquent le siège de l’APC depuis cinq jours.
Les robinets sont à sec depuis près d’un mois. A Tizi Rached, 20 km à l’est de la ville des Genêts, les habitants du village Laâzib Ichariouen relevant de la daïra de Tizi Rached à une vingtaine de kilomètres, à l’est du chef-lieu de wilaya de Tizi Ouzou, les habitants ont aussi procédé, durant la journée d’hier, à la fermeture des sièges de la daïra, de l’APC ainsi que celui de l’ADE.
D.I