Tizi-Ouzou : Journées portes ouvertes sur la création des microentreprises

Tizi-Ouzou : Journées portes ouvertes sur la création des microentreprises

Comment dépasser la bureaucratie et… les passe-droits

Initiées par la Coordination des comités de soutien au programme du président de la République, les journées portes ouvertes sur la création de la microentreprise inaugurées jeudi dernier, à la maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou, ont attiré du monde, des jeunes en majorité.

Il faut dire, de prime abord, que l’objectif principal assigné à un tel événement est d’abord, est d’informer les jeunes chômeurs toutes catégories confondues, les diplômés, entre autres, sur les modalités des différents dispositifs de création de microentreprises.

Presque la totalité des organismes qui chapeautent les différents dispositifs d’aide à la création d’entreprises sont présents. Les stands de l’Ansej Anem, Angem, CNAS, Casnos, l’inspection du travail et plusieurs promoteurs ont été pris d’assaut par un public à la recherche de l’information, qui manque cruellement. Le directeur de l’agence d’emploi de Tizi-Ouzou nous apprendra que “pas moins de 11 608 placements ont été effectués durant l’année 2009”. Nous avons réalisé

4 194 placements hors dispositif et 7 414 autre dans le cadre du DIAP, soit une évolution de 29% pour le premier et plus de 371% pour le DIAP. Ce qui est une bonne chose pour les demandeurs d’emploi. Cela dénote aussi des efforts consentis par le secteur en vue de placer le maximum de jeunes, nous dira M. Houssou.

Notre interlocuteur insistera sur les avantages offerts aux jeunes âgés entre 16 et 20 ans puisque cette catégorie peut bénéficier d’une “pension” de 3 000 DA et une formation dans les secteurs demandeurs d’emploi comme le bâtiment et travaux publics, le tourisme et l’agriculture. Le directeur de l’ANEM avancera le chiffre de 139 jeunes ayant déjà bénéficié de cette formule.

Un chiffre qui peut être revu à la hausse, à l’occasion de la session du mois de février. Cependant, beaucoup reste à faire pour pouvoir satisfaire la très forte demande sur le marché de l’emploi caractérisé par un terrible déséquilibre entre l’offre et la demande.

Dans ce sillage, on apprendra que le nombre des demandeurs hors dispositif est de 27 940, pour 20 798 demandeurs d’emploi DIAP. Ce qui donne bien évidemment une idée de l’immense différence entre les deux chiffres, à savoir les placements et le reste. “Ces difficultés sont dues essentiellement aux insuffisances du secteur économique dans la wilaya, ce qui ne nous permet pas de trouver des preneurs pour tout ce monde.

Je vous donne l’exemple de l’université qui forme annuellement plus de six mille diplômés qui doivent trouver une place. C’est pour cette raison que je trouve intéressantes ces journées portes ouvertes qui doivent justement inciter les jeunes à tenter la création d’une micro-entreprise et profiter de toutes les facilités qui leur sont offertes”, conclut le directeur de l’ANEM.

Les jeunes promoteurs que nous avons approchés jeudi dernier disent souffrir de la bureaucratie et de la lenteur des démarches. “Je suis désolé de le dire mais la procédure de création d’une microentreprise est vraiment un calvaire. Vous n’imaginez pas le tas de photocopies que je dois fournir ni le dossier demandé.

Que de paperasse ! J’ai passé plusieurs semaines à déambuler entre une administration et une autre pour satisfaire le cahier des charges, c’est infernal… Sur le papier, c’est simple, une fois dedans, tu prends conscience des entraves et autres contraintes qui finissent par en dissuader certains” déclare Kamel, un jeune universitaire. Pour l’ANSEJ, le bilan présenté à l’occasion de ces journées portes ouvertes fait état de 705 projets financés au 31 décembre dernier, avec la création de 1 875 emplois durant la même période.

Au-delà des chiffres et autres “satisfecit” qu’affichent les différents responsables, il y a lieu de mettre le doigt sur les difficultés que rencontrent les jeunes chômeurs pour trouver un emploi au point de voir des universitaires, “normalement” l’élite de la société, “travailler” dans le cadre du filet social de l’APC ou “cravacher” dans une entreprise pour une modique somme. Quand bien même ces dispositifs d’insertion professionnelle sont bénéfiques puisque cela permet aux jeunes d’acquérir une certaine expérience, cela ne devra pas constituer une fin en soi.

Ainsi à peine il commence à s’adapter à son boulot, le jeune est invité à quitter les lieux (le contrat est renouvelable une fois), et affronter les tumultes d’un quotidien sans pitié. Pourquoi pas alors une titularisation automatique juste après les deux ans de contrat ?

Omar Zeghni