«Jusqu’à quand allons-nous continuer à galérer de la sorte et à subir le diktat des chauffeurs de taxi qui nous ruinent», vocifère un voyageur en partance sur Alger, se retrouvant contraint à prendre chaque jour le taxi pour rallier son lieu de travail et otage malgré lui de ce conflit qui oppose les transporteurs aux pouvoirs publics.
Pour lui, le seul perdant dans ce conflit qui en est maintenant à sa septième semaine n’est autre que l’usager de ces transports en commun. «Nous sommes les dindons d’une farce de mauvais goût» et de se poser la question : «Que fait l’Etat pour protéger nos droits alors que la plupart de ces transporteurs activent grâce au soutien de l’Etat, donc aux contribuables que nous sommes».
Ils sont nombreux les gens qui pensent de la même manière que ce quinquagénaire. Un autre usager trouve anormal que les pouvoirs publics n’agissent pas et se contentent de camper sur la position de la délocalisation. «De deux choses l’une : ou bien les transporteurs ont raison et que tout le monde retourne à l’ancienne gare routière, ou ils ont tort et que des mesures soient prises à leur encontre. Mais ce conflit doit prendre fin, car on ne peut plus galérer de la sorte», soutiendra un autre usager.
Accusés de mettre le feu aux tarifs des courses et de profiter de la détresse des gens, les chauffeurs de taxi assurant la ligne Tizi Ouzou-Alger s’en défendent. Selon les représentants syndicaux des chauffeurs de taxi affiliés à l’UGTA, le prix de la course est toujours fixé à 200 DA. Le chargé de l’organique de cette section syndicale M. Amar Bemmadani est clair.

«Nous invitons tout citoyen, qui a été contraint de payer plus de 200 DA, à relever le n° de porte du taxi et son immatriculation et venir nous voir au niveau de la gare routière pour que des mesures soient prises à l’endroit du chauffeur de taxi indélicat. Car nous n’acceptons pas qu’une profession aussi noble que la nôtre soit souillée de la sorte et que l’on jette l’anathème sur nous.» Ce responsable syndical va plus loin en soulignant : «Nous avons mis en place deux pointeurs qui régulent la desserte sur Alger avec instruction de noter tous les écarts de nos collègues». Il nous dira aussi que «les instances syndicales locales de l’UGTA (union de wilaya et Union locale) et la direction des transports de la wilaya ont été saisies sur la question».
Et d’ajouter : «Nous dénonçons toute dérive allant dans le sens de la hausse des prix et tous les chauffeurs de taxi affiliés à notre syndicat sont unanimes pour dénoncer ces pratiques». Une hausse des prix opérée, selon lui, par les fraudeurs et clandestins qui infestent la station. Notre interlocuteur relève le paradoxe de certains clients qui préfèrent prendre un clandestin à 400 DA qu’un taxi à 200DA».