Le dernier album de Brahim Izri sera édité à titre posthume début 2017, a déclaré son fils, Yani, devant la presse en marge d’un hommage qui lui a été rendu mercredi à Tizi-Ouzou à l’occasion du 9ème concours national de la chanson amazighe.
Invité par l’association Tarwa N Gaya, organisatrice de l’évènement qu’abrite la maison de la culture Mouloud Mammeri, Yani Izri a indiqué que son père avait beaucoup travaillé sur son dernier album avant sa mort, survenue le 3 janvier 2005 à Paris.
« Je travaille sur ce projet – qui lui était cher- depuis sa disparition, mais je n’ai pas pu m’entendre avec certaines maisons d’édition qui ont voulu racheter les droits d’auteur, chose à laquelle il s’est opposé de son vivant. Aujourd’hui, les démarches sont sur la bonne voie et l’album paraîtra au plus tard au début de l’année 2017″, a-t-il affirmé.
Au sujet de l’hommage, Yani qui s’est également lancé dans le monde artistique, a confié être « ému et profondément touché » par cette initiative qui permet de pérenniser son travail et rappeler ses engagements sur différentes causes.
Plusieurs artistes, à l’image de Kamal Hamadi, Belaïd Tagrawla, Karim Abranis et Saïd Ghezli, étaient présents à la cérémonie d’ouverture du concours de la chanson amazighe pour apporter leurs témoignages sur le parcours et l’œuvre artistique de Brahim Izri qui était à la fois auteur-compositeur et interprète, en plus de ses actions militantes dans le cadre du combat identitaire et la protection des droits des femmes.
Nassima Chillaoui une journaliste animatrice de Radio Beur FM (France) qui a beaucoup côtoyé Barhim Izri, est revenue sur ses débuts dans le monde de la chanson à l’intérieur du groupe qu’il a fondé avec Naît Abdelaziz et Aziz Berrahma en 1973, puis son départ pour la France en 1976 pour devenir le guitariste d’Idir et entamer, trois ans après, une carrière en solo dans l’Hexagone.
Elle a rappelé que son premier album « Sacrifice pour un enfants » est sorti en 1981, son second, « L’enfant de la terre » en 1983, puis « D acu yi », une année plus tard, « Ala Ala » en 1986, « Difrax i Nella » en 1988 et « A lbudala » en 1995.
Né en 1954 dans la famille de Chikh Belkacem de la zaouïa d’Ath Lahcène (daïra d’Ath Yanni-Tizi Ouzou), Brahim Izri a hérité de lui le don musical, d’où son penchant pour le chant religieux et le style des zaouïas dans ce domaine, a-t-elle précisé.
Une option qu’il a développée à travers la réalisation de brassages musicaux et la fusion de plusieurs styles qu’il adaptait à la musique kabyle et aux thèmes abordés, a-t-elle ajouté.
Ayant connu Brahim Izri, le chanteur-compositeur Kamal Hamadi a signalé que Brahim Izri n’a pas eu de difficultés à s’imposer sur la scène artistique et à se faire une place parmi les grands en ayant un public nombreux tant en Algérie qu’en France.
A la clôture du concours de la chanson amazighe, prévue pour samedi prochain, un gala-hommage à l’artiste sera animé par une pléiade de chanteurs dans la grande salle de la maison de la culture, a-t-on appris des organisateurs.
Cette neuvième édition regroupe une trentaine de jeunes artistes et groupes artistiques représentant sept wilayas (Bouira, Boumerdes, Illizi, Tamanrasset, Batna, Oran et Tizi Ouzou) qui se disputeront à partir de jeudi le titre de la meilleure chanson d’expression amazighe, dans la salle des spectacles de la maison de la culture.
L’association organisatrice, Tarwa N Gaya, a lancé le concours dans sa première édition en 2001 à travers les journées des arts du récit avant de l’instaurer comme un évènement annuel national à partir de 2002 avec l’aide de la direction de la Culture, l’Assemblée populaire de wilaya et l’Assemblée communale de Tizi Ouzou, ses partenaires permanents, en plus du comité de village de Redjaouna et d’associations culturelles.(Aps)