Tizi-Ouzou : des moudjahidine se souviennent du Chahid Kaced Ahmed (1926-1960)

Tizi-Ouzou : des moudjahidine se souviennent du Chahid Kaced Ahmed (1926-1960)

TIZI-OUZOU – Des moudjahidine ont évoqué samedi à Tizi-Ouzou le parcours révolutionnaire du Chahid Kaced Ahmed, dit Ahmed Oueghid, tombé au champ d’honneur en 1960 dans la région d’Ath Mendès dans une embuscade dressée par l’armée coloniale française.

En souvenir du chahid, né en 1926 au village Ait Djamâa, dans la commune d’Ait Bouadou (wilaya de Tizi-Ouzou), et de son combat pour l’indépendance de l’Algérie, un hommage appuyé lui a été rendu par le musée régional du Moudjahid, en présence de membres de sa famille dont son fils Saïd et son neveu Rabah et de nombreux compagnons d’armes, ainsi que de la veuve Ali Zamoum.

Les témoignages des moudjahidine, anciens membres de la Compagnie du Djurdjura à laquelle appartenait le chahid Kaced Ahmed, dont Moh Zahzouh, Chaouchje Ahmed, Ouahab Ath Oueghid, et Ali Boutalbi ont mis la lumière sur le portrait d’un homme au tempérament très calme, humble, courageux et son engagement pour l’indépendance de son pays, l’Algérie.

Les témoignages rapportent aussi comment ce Chahid avait empêché la capture par l’ennemi de plusieurs de ses compagnons. L’armée coloniale française lasse d’être harcelée par la compagnie du Djurdjura qui multipliait les embuscades dans la région, avait chargé un harki d’introduire un produit dans le repas qui allait être servis aux moudjahidine afin de les intoxiquer et de les capturer vivants.

Des membres de la Companie du Djurdjura qui avaient pris ce repas ont été tous malades et souffraient de vomissements et de douleurs abdominales.

C’est alors que Ahmed Oueghid qui avait des connaissances en botanique, avait recouru à une plante appelée localement Chedjret Meriem (l’absinthe), utilisée pour soulager les problèmes digestifs, pour soigner et remettre sur pied ses compagnons, se sont-ils souvenus.

Selon des témoignages de moudjahidine, recueillis dans un opuscule par le musée du Moudjahid de Tizi-Ouzou, Ahmed Oueghid rejoignit le maquis de l’Armée de libération nationale (ALN) en 1955, et se distingua aussitôt par ses premiers faits d’armes au sein d’un groupe de moudjahidine, groupe commandé par Si Ali Ahmed Amellal (de 1956 à 1957).

A partir de 1957 ce groupe intégra la Compagnie du Djurdjura en région 1 zone 4 Wilaya III historique, où il participa à d’innombrables opérations militaires parmi lesquelles 14 grandes batailles à Tala Guilef le 19 janvier 1958, Ath Imghour (9 janvier 1958), Maatkas (29 avril 1958), et à plusieurs embuscades dont 7 importantes.

Connu pour son activisme et pour ses qualités, le chahid fut promu en gravissant les grades de caporal, sergent, sergent-chef, chargé du renseignement, pour finir adjudant de secteur, a-t-on précisé.

Au-delà de la symbolique commémorant la mémoire du martyr, cet hommage vise à perpétuer les valeurs du sacrifice incarnées par les artisans de l’indépendance nationale, afin que les jeunes générations s’en imprègnent pour l’édification de l’Algérie, et la préservation de la souveraineté nationale payée au prix du sang, ont soutenu les participants à cet hommage.