Un élu claque la porte de l’APC et accuse le parti d’abandonner les militants de base.
Alors que la commune d’Agouni Gueghrane, située dans la daïra des Ouadhias reste encore bloquée, c’est Ouaguenoun à son tour qui vit des conflits entre élus. Le parti FFS, siégeant au niveau de cette APC vient d’informer la population de la radiation d’un élu, Mohamed Smaïl.
En effet, cet élu aurait, selon la section FFS de Ouaguenoun, mené campagne pour la présidentielle outrepassant les directives du parti. Raison pour laquelle le groupe FFS de l’APC a tenu à informer les citoyens de la décision de l’exclusion de cet élu qui ne représentera, désormais, que sa personne. De son côté, celui-ci se dit confiant dans sa démarche qu’il a jugée juste. Les élus de son parti, affirmait-il, sont coupables d’avoir abandonné les militants de base.. Smaïl, joint au téléphone, nous raconte qu’un vieux militant du parti a été abandonné sans aucune solidarité malgré son hospitalisation qui a duré six mois.
Le comble de l’ingratitude a été atteint, selon notre interlocuteur, le jour de l’enterrement du militant. Selon lui, tous les représentants des partis politiques dont le FLN, le RND et le RCD ont assisté aux côtés même du wali et du chef de daïra à l’exception des représentants du FFS. Au sujet de son exclusion, Mohand Smaïl affirmait qu’il n’a pas été exclu, mais c’est lui qui a décidé de les quitter, ne jugeant pas utile de déposer une lettre de démission pour absence d’instance légitime.

Du côté sud de la wilaya, c’est l’Assemblée communale d’Agouni Gueghrane qui reste bloquée depuis des années à cause des mésententes entre élus. Ces derniers ne sont pas encore parvenus à contracter des alliances à même de monter une assemblée et se mettre au travail. Devant cette situation pénalisante qui perdure, les comités de villages de la commune ont, dans une déclaration, sommé ces derniers à se mettre au travail.
Les populations locales se disent pénalisées par cette situation de blocage. La commune, estiment les rédacteurs de la déclaration, doit entamer ces projets de développement à l’instar des autres. Les élus sont tenus de respecter la volonté des électeurs qui se sont exprimés lors des élections locales de novembre 2013.
Par ailleurs, il est à signaler que c’est ce genre de situations qui est derrière les actions des populations depuis plusieurs années. Chaque semaine, en effet, l’on signale un siège de mairie ou de daïra fermé par les citoyens en colère. Souvent, les citoyens se plaignent de ce phénomène de guéguerre entre les élus et les partis qui siègent.
Ces luttes d’influence au niveau local font ainsi oublier aux élus leur rôle primordial d’être à l’écoute et au service du citoyen. Comme cause de ces actions, l’on peut relever également la faiblesse des élus en matière de dialogue. Les villageois, après avoir épuisé toutes les voies pour se faire entendre, recourent à la fermeture pure et simple du siège de la mairie. De leur côté, les élus justifient leur manque de réactivité face aux problèmes posés par l’inefficience de leur statut qui les démunie des plus importantes prérogatives. Pourtant, les communes bénéficient d’enveloppes conséquentes et diversifiées.
L’amélioration urbaine s’impose à cet effet justement, comme une priorité des pouvoirs publics. Le milieu où évolue le citoyen doit répondre aux normes universelles. Des budgets sont alloués à toutes les communes, mais hélas, aucune n’a réussi à terminer les travaux. C’est le constat amer qui s’est dégagé lors de la rencontre qui a réuni le wali de Tizi Ouzou avec les présidents des APC, la semaine dernière.
Des retards sont constatés dans toutes les communes pour différentes raisons. Certains maires, sans se soucier des délais, attribuent les chantiers à des entreprises qui n’ont pas les moyens et un cahier des charges à même de terminer les travaux dans les délais impartis. D’où, d’ailleurs, la nécessité d’expliquer les critères de ces attributions de marchés.
Enfin, il est à mentionner que les partis politiques doivent instaurer une véritable démocratie participative. Cette exigence de réussir la gestion de la cité commence à la base dans les villages et les quartiers.
Les élus ne pourraient réussir la gestion sans la participation des citoyens qui connaissent mieux que quiconque leurs problèmes quotidiens. Mais hélas, c’est dans la commune de Ouaguenoun qu’une première expérience en matière de gestion participative a été lancée par l’ex-président d’APC, Ali Belkhir. Juste après son élection à la tête de la commune, ce dernier s’est entouré de présidents de comités de tous les villages de sa commune, des mouvements associatif et sportif. Une assemblée parallèle a été constituée siégeant avec l’APC. Des années plus tard, les citoyens ne sont plus là et même les élus s’en vont les uns après les autres.