L’émigration clandestine (La Harga) est un phénomène qui prend de l’ampleur à travers le territoire national. 119 corps ont été repêchés et 96 personnes sont toujours portées disparues, suite à des tentatives d’émigration clandestine enregistrées en 2018.
L’on citera, entre autres, le Forum national organisé par le ministère de l’Intérieur sur le sujet. Si les premiers intéressés par l’émigration clandestine est absent de ces rencontres, constatent les observateurs, «ces initiatives, qui tendent à sensibiliser sur le danger qui guette la jeunesse algérienne et à mettre le doigt sur ce qui pourrait être l’origine du mal, sont louables».
C’est dans ce sens que «Femme active», une association de wilaya à caractère social, a organisé une journée de sensibilisation, hier, sous le thème «Ensemble pour faire face à l’immigration clandestine qui guette l’avenir de nos enfants, car la lutte contre le fléau est une affaire de tous».
La présidente de l’association, Mme El Hachemi Djouher, a violemment chargé les politiques et la société civile. «Le discours pessimiste tenu au quotidien par les différents acteurs politiques contribue au désespoir des jeunes et les pousse à détester le pays», a-t-elle accusé. Elle déplorera «le manque de motivation, d’implication et d’engagement de la société civile et des associations dans le processus de sensibilisation des jeunes».
Les discours qui «sèment le désespoir, le manque de confiance en soi et en son pays» sont des paramètres qui, selon la présidente de l’association, accentue le phénomène. L’intervenant dénonce des «réseaux qui vendent un rêve farfelu aux jeunes Algériens». Mme El Hachemi qualifiera la Harga de «suicide programmé», précisant que «70% des cas finissent par un drame».
À l’égard des femmes, le message de l’intervenante est plutôt sévère, notamment les mamans auxquelles elle dit «imputer la responsabilité de ce phénomène, occupées qu’elles sont à faire les boutiques et à regarder les films, ne sachant pas ce que font leurs enfants !». Mme El Hachemi, en tentant de vendre son idée, s’est noyée dans un discours qui prêterait à confusion sur ce qui serait, selon elle, la notion de liberté, versant même dans ce qui pourrait être interprété comme des jugements de valeurs.
Comme recommandation, elle a plaidé pour un «réseau d’intervention» pour lutter contre ce phénomène. Intervenant à son tour, le chef de la brigade criminelle de Tizi-Ouzou, M. Allouache Mohamed, a expliqué que «la harga n’est pas très répandue dans la wilaya, vu que le littoral de la wilaya est assez loin des frontières côtières», faisant savoir que «plusieurs tentatives ont été mises en échec par les services concernés».
Kamela Haddoum.