TIZI OUZOU CLASSÉE PREMIÈRE POUR LA TROISIÈME FOIS Le secret de la réussite au Bac

TIZI OUZOU CLASSÉE PREMIÈRE POUR LA TROISIÈME FOIS Le secret de la réussite au Bac

Avec 82% de réussite, la wilaya de Tizi Ouzou a réussi un bond de 22% par rapport à l’année dernière.

Quelle est la potion magique pour réussir au baccalauréat? Pour la troisième année consécutive, la wilaya de Tizi Ouzou occupe la première place du podium aux résultats du Bac. Mieux, elle a pulvérisé tous les records avec plus de 82% de réussite. Du jamais-vu depuis l’Indépendance!



Surtout que le Bac de cette année est celui des performances exceptionnelles. «La promotion de bacheliers de la session de juin 2010 a atteint un taux inégalé de réussite avec 61,23%», a confirmé, hier, un communiqué du ministère de l’Education nationale. Cette promotion compte 212.555 admis, soit 64,73% de filles et 35,27% de garçons.

La réussite de la wilaya de Tizi Ouzou ne se limite pas à ce niveau. Elle a réussi un bond de 22% par rapport à l’année dernière. En 2009, le taux de réussite a été de 58,99%. Il était le meilleur taux national qui était de 47%. Ni le climat d’insécurité ni les perturbations de l’année scolaire n’ont ébranlé la volonté des lycéens de cette région qui ont travaillé avec assiduité pour obtenir le sésame de l’université.

Et ils l’ont fait avec brio! La wilaya de Tizi Ouzou à la réputation d’être une région contestataire. A l’instar des autres secteurs, celui de l’éducation n’échappe pas à la règle. Cette année, la région qui a vu naître tant de sommités intellectuelles, a été le porte-étendard de la contestation des enseignants.

A l’arrivée, elle a enregistré le taux de réussite le plus élevé au Bac, au niveau national. «Ce taux de réussite est proportionnel à celui de la contestation», a ironisé, hier, Idir Achour, porte-parole du Conseil des lycées d’Algérie (CLA), joint par téléphone.

Ce dernier a mis de l’eau dans le vin des lectures euphoriques. «Ce taux tend à montrer que le secteur scolaire a connu une saison normale dans cette région», a-t-il fait remarquer. A contrario, le communiqué du ministère a mis l’accent sur l’évolution des résultats du Bac sur le plan quantitatif. Il a mentionné qu’un record de 49 mentions «excellentes» a été enregistré cette année contre seulement 3 en 2008. «Quant aux mentions ´´Bien´´ et ´´Assez bien´´, elles sont respectivement de 5172, 23.636 et 63.575», peut-on lire dans le même document.

Ainsi, près de 82.400 élèves ont eu leur Bac avec mention. Le département de Boubekeur Benbouzid estime que cette performance qualitative tire son essence des mutations profondes opérées graduellement dans le secteur. Cette lecture est récusée par certains enseignants. Le motif: les sujets des épreuves ont porté sur 60% du programme scolaire. Pis, ils ont mis en exergue la faiblesse des sujets proposés. Alors que le ministère voit tout en blanc, les enseignants brossent un tableau noir de l’année scolaire 2009/2010.

C’est dans ce contexte que M.Khaldi, secrétaire général du département de l’éducation nationale, animera aujourd’hui une conférence de presse au siège du ministère, à Alger.

Il mettra, assurément, en exergue, les efforts consentis par l’Etat dans le cadre de la politique de la réforme du système éducatif menée depuis 2003.

En ce sens, le communiqué du ministère servira de préalable à M.Khaldi. «Cette promotion exceptionnelle de bacheliers de la session de juin 2010 est le pur produit de la réforme des cycles moyen et secondaire», indique le même communiqué. Depuis 2001, l’Etat a formé et recruté pas moins de 110.000 enseignants pour les paliers moyen et secondaire. Du moins, c’est ce qui ressort des chiffres communiqués par le département de Benbouzid. C’est dire la satisfaction qui caractérise le discours officiel sur le secteur de l’éducation.

Le ton est donné! Et l’intervention de M.Khaldi ne dérogera pas au satisfecit du ministère. Lequel satisfecit intervient au terme d’une année qui a connu près de 10 semaines d’arrêt de cours.

Mohamed Sadek LOUCIF