Les habitants de 214 villages de la Kabylie maritime auront encore soif cet été.
Les habitants des communes du flanc nord de la wilaya de Tizi Ouzou devront encore passer un autre été dans la privation et la soif bien que le projet de transfert d’eau à partir du grand barrage de Taksebt ait été, rappelons-le, annoncé il y a près de deux années.
Le retard accusé est énorme. Annoncé une nouvelle fois pour le mois de juillet prochain, on vient de le reporter une autre fois pour le mois de septembre. 214 villages au total répartis sur huit communes qui sont Tigzirt, Iflissen, Boudjima, Aghribs, Akerrou, Azeffoun, Aït Chafaa et Zekri seront concernés par ce transfert. Les travaux ne sont qu’à 85 % achevés et eu égard au retard déjà enregistré, rien n’indique avec certitude qu’il sera livré à la date prévue puisque les travaux de réalisation des stations de pompage et des réservoirs piétinent. Le taux d’avancement est seulement à hauteur de 43 %. Seule consolation, l’achèvement de l’opération du raccordement des stations à l’énergie électrique.
On cite en tout trois stations de reprise et 11 réservoirs, dont quatre d’une capacité de 5 000 m3, un de 2 000 m3 et six de 1 000 m3 qui sont prévus dans le cadre de ce transfert.
C’est donc un autre été des plus rudes qui attend les habitants de cette partie de la wilaya de Tizi Ouzou et qui est surtout la plus prisée en été pour son littoral. Son alimentation à partir des forages de l’Oued Sébaou reste insignifiante et depuis la suspension de la chaîne côtière à partir de Benchoud, c’est toute la Kabylie maritime qui souffre. La prise en charge des populations de la wilaya de Tizi Ouzou (plus de 1 200 000 habitants disséminés sur une superficie globale de 2 994 km2) sur le plan de l’hydraulique nécessite la mobilisation de l’ensemble des ressources hydriques. Bien que la pluviométrie ait été des plus généreuses cette année, il reste que cette mobilisation demeure insuffisante et que le réseau hydrographique renferme deux grands bassins versants à savoir le bassin de l’oued Sebaou et le bassin côtier. Ces deux bassins se présentent comme suit : la nappe alluviale de l’oued Sebaou qui représente 36 %, les ressources superficielles (barrages), 58 %, les sources superficielles, prise d’eau avec 5 % et le dessalement 1 %. Les ressources souterraines pour renforcer les autres ressources exploitées sont insuffisantes avec environ 32,67 hm3/an de ressources souterraines mobilisées alors qu’elles sont estimées à 60 hm3/an.
Le débit superficiel mobilisé est quant à lui d’environ 49,89 hm3/an, celui mobilisé à partir des sources est de l’ordre de 3,83 hm3/an alors que celui mobilisé à partir de la station de dessalement de Tigzirt, seule et unique station du genre dans la wilaya, est seulement de 0,76 hm3/an.
Réparation des dégâts causés par les intempéries
Une enveloppe de 915 millions de dinars consacrée
La direction des ressources en eau de la wilaya de Tizi Ouzou a bénéficié d’une importante enveloppe financière estimée à 915 millions de dinars pour réparer les dégâts occasionnés au secteur lors des intempéries du mois de février dernier. Cette somme permettra, selon la même direction, de réhabiliter le réseau AEP et le réseau d’assainissement qui ont été sérieusement endommagés par les glissements de terrain à travers différentes localités de la wilaya. Cela en plus des 30 forages et 51 ressources d’eau et 8 500 m3 de gabions emportés par les eaux. Il est à signaler que les cahiers des charges ont été déposés et des appels d’offres seront incessamment lancés aux entreprises privées spécialisées en la matière, et le début des travaux est prévu dans un mois au plus, selon notre source.
D.I