C’est un véritable calvaire que vivent les habitants du village Ait Ouihlane dans la commune d’Ait Toudert, situé à cinquante kilomètres au sud du chef-lieu de la wilaya de Tizi-Ouzou.
Après avoir patienté durant plusieurs semaines, le Comité du village a décidé de sortir de sa réserve et de saisir la presse sur le problème d’absence d’électricité dans lequel le village se débat depuis deux mois. « Plusieurs pétitions et réclamations adressées aux responsables locaux et au chef d’agence de Ain El Hammam de Sonelgaz sont restées sans réponse et les responsables sont aussi restées insensibles au calvaire que nous vivons au quotidien depuis plus de deux mois déjà, période qui témoigne de notre patience, de notre sagesse à privilégier les voix légales, du dialogue et de la réclamation pacifique, dans le respect de la hiérarchie. Après la période glaciale que nous venons de subir avec le blocage des voies d’accès, le manque de gaz, vivant dans l’indifférence totale avec le strict minimum et une situation critique, est venue s’ajouter le problème d’électricité, dont nous ne jouissons convenablement chaque jour que du petit matin jusqu’à 13 heures, et puis, plus rien… », déplorent les citoyens. Selon ces derniers ce problème est dû à la capacité inadaptée du transformateur, raccordant en totalité les abonnés du village Ait Ouihlane, une partie importante du village Iguer Adloun ainsi qu’une partie du village Ait Toudert. Le comité de village ajoute que ledit transformateur a été remplacé sans raisons apparentes. L’ancien transformateur a fonctionné normalement durant dix années, ajoute-t-on. Les responsables du Comité du même village déplorent en outre l’inertie des responsables au niveau wilayal saisis au sujet du problème d’électricité. Ils enchainent que tout au long de ces deux mois, ils ont puisé toutes les voies de recours administratives légales. Les concernés disent avoir saisi le maire de leur localité, le président de l’assemblée populaire wilayale, le chef d’agence Sonelgaz de Ain El Hammam… Mais en vain.
Ils estiment que leur problème étant local, sa solution ne pourrait être que locale. C’est ainsi qu’il a été décidé par le comité de village de saisir directement le wali de Tizi-Ouzou par écrit :
« Par la présente, nous venons frapper aux dernières portes susceptibles de régler notre problème définitivement, en vous demandant de rappeler à chacun des responsables concernés les droits, les devoirs et les responsabilités que lui confèrent ses fonctions ».
Les représentants des villageois estiment que si le mutisme de l’administration se poursuit, ils seront dans l’obligation d’avoir recours à des actions de protestation. Enfin, les citoyens exigent le respect et la dignité qui leur sont dus, le rétablissement de leur droit à l’électricité par un courant stable et continu, le remplacement de l’actuel transformateur par un autre plus puissant pouvant desservir correctement tous les abonnés déjà raccordés et prévoir le raccordement des nombreuses constructions en cours et à venir dans le cadre des constructions rurales par lesquelles l’Etat tente de juguler l’exode massif des populations vers les villes. Aussi, il est demandé le rétablissement de l’éclairage public qui a été coupé pour renforcer le courant dans les foyers. Par ailleurs, les mêmes citoyens revendiquent le raccordement des habitations en instance et la remise en état des compteurs coupés et déplombés. Enfin, le Comité de village demande que la daïra de Ouacif soit détachée du giron et du champ d’action de l’agence Sonelgaz de Ain El-Hammam et l’élévation du bureau Sonelgaz de Ouacif au rang et au statut d’agence avec tout ce que cela nécessite en moyens humains et matériels.
Par : LOUNES BOUGACI