Les populations souffrent encore le martyre, sur les routes, sur les trottoirs, sur les places publiques. En fait, la galère guette le citoyen de partout.
A quelques mois des prochaines élections locales, les communes connaissent l’accélération de la cadence des travaux d’aménagement urbain avec souvent une qualité qui laisse à désirer. Peu importe, ce sont les prochaines assemblées qui vont passer cinq années à gérer les conséquences. A présent, le plus urgent, c’est la prochaine campagne. Il faudra présenter au moins un bilan où figureraient quelques réalisations aussi minimes soient-elles. Mais, en fait, ces travaux que les différentes assemblées sont en train de réaliser ont-ils un effet sur les conditions de vie des citoyens?
La réalité du terrain offre la réponse à l’oeil nu. Les populations souffrent encore le martyre, sur les routes, sur les trottoirs, sur les places publiques. En fait, la galère guette le citoyen de partout. Les élus qui sont actuellement à la tête des communes auront un sérieux problème pour convaincre les populations de voter une autre fois. Leurs chances sont minimes hormis les inconditionnels qui votent pour une buse, ou une petite faveur ou pourquoi pas un poste d’emploi promis à la mairie. Mais, la plus grande majorité a un autre avis. Le passage des assemblées actuelles est catastrophique.
En effet, le constat est vite fait sur le terrain. Les travaux bâclés annoncent un vote sanction. Les élus actuels qui oseront se représenter devraient affronter la colère qui gronde depuis plusieurs années suite aux promesses non tenues. Le terrain corrobore également cette colère qui s’exprime quotidiennement devant les sièges des mairies fermés, les sièges des daïras et les routes fermées.
Depuis 2012, aucune commune n’a échappé à cette forme d’expression de la colère des populations. Les actions de ce genre sont quotidiennes et souvent violentes. Les dernières qui ont eu lieu à Makouda et Ouaguenoun ont même fait des morts.
Aujourd’hui donc, les travaux lancés à la hâte n’ont aucun effet sur la vie quotidienne des populations hormis les désagréments causés par les entreprises réalisatrices. A Boudjima, à titre d’exemple, les travaux de bitumage du chemin communal durent depuis plus d’une année sans que les résultats ne soient apparents sur le quotidien des populations locales. Les désagréments sont plus importants que l’effet. Les travaux de bitumage causent des dégâts énormes sur les réseaux AEP et de gaz.
Pour leur part, les entreprises réalisatrices de ces projets, pour réparer, sont contraintes d’enlever les couches de bitume laissant nue la route fraîchement couverte. Arrivée sur les lieux pour réparer, l’entreprise de bitumage cause, à nouveau, des dégâts sur les réseaux AEP et de gaz. Le cercle vicieux semble éternel car il dure depuis plusieurs années.
Enfin, notons que les prochaines élections semblent rythmer le quotidien des communes qui vibrent désormais au rythme de la campagne avant l’heure. Les prétendants intéressés par les sièges font tout pour sauver la face, pour certains, et se représenter, pour d’autres. De l’autre côté du rideau, la population. Entre la proportion d’intéressés inconditionnels et la grande proportion des indignés, les citoyens ne semblent pas encore attirés par l’appel. Les prochaines élections ne sont pas encore dans leurs calendriers, mais la cadence des travaux leur rappelle que les cloches ont sonné à la mairie.