À un mois de l’Aïd al-Adha, les préparatifs battent leur plein en Algérie, mais cette année, la fête s’accompagne d’une opération d’ampleur, visant à soulager les ménages modestes par l’importation de moutons à prix subventionné. L’initiative, menée par les autorités nationales, consiste à vendre ces bêtes au prix de 40 000 DA, bien en deçà des prix du marché.
Les inscriptions ont été ouvertes dans les différentes communes à travers le territoire. Et bien que l’objectif soit de répondre aux besoins des foyers vulnérables, la demande dépasse largement l’offre disponible, notamment dans les zones reculées.
Une situation qui a conduit plusieurs municipalités à organiser des tirages au sort (tombolas) pour désigner les bénéficiaires. Une mesure qui a suscité diverses réactions sur les réseaux sociaux.
Inscriptions pour les moutons subventionnés : la demande excède l’offre
Pour l’Aïd el-Adha 2025, l’État algérien a lancé une opération inédite d’importation d’un million de têtes de bétail. Le prix des moutons importés a été fixé à 40 000 DA, afin de permettre aux familles à faibles revenus de participer à ce rite religieux.
Pour cela, les citoyens doivent s’inscrire auprès des services municipaux, en répondant aux conditions justifiant leur éligibilité. Ce processus de sélection est censé garantir que les moutons subventionnés parviennent bien à ceux qui en ont le plus besoin.
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Les conditions d’inscription varient légèrement d’une commune à l’autre, avec des documents requis. Notamment une attestation de domicile et, dans certains cas, un justificatif des revenus. Cependant, dans plusieurs communes, les demandes ont largement dépassé les quantités de moutons allouées, obligeant les autorités locales à recourir à un système de tirage au sort.
À titre d’exemple, dans la commune d’Aïn Touta (Batna), 683 personnes se sont inscrites pour bénéficier d’une des 130 bêtes disponibles. Tandis qu’à Aïn Touila, sur 1 061 demandes déposées, seules 263 ont été retenues pour les citoyens. Les 264 autres étant réservées aux employés aux revenus les plus bas, pour un total de 527 moutons.
La solution de la « tombola » : une méthode défendue par les élus locaux, mais critiquée sur les réseaux
En effet, dans des villes comme Sidi Ali Ben Youb et des communes à Sétif ou Batna, les inscriptions ont été nombreuses. Bien au-delà du nombre de moutons disponibles. Et depuis quelques jours, des vidéos des tombolas organisées dans différentes régions ont enflammé les réseaux sociaux.
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Différentes autorités locales ont tenu à justifier leur recours à la tombola. Insistant sur le caractère aléatoire et donc équitable de la méthode. À l’image du maire de la commune de Fesdis, dans la wilaya de Batna. Qui a expliqué que cette solution permettait de « ne léser personne ». Et de garantir une chance égale à tous les inscrits, indépendamment de l’ordre d’arrivée.
De plus, il a souligné que des critères de filtrage ont été mis en place pour éviter les abus. Notamment l’exclusion des personnes ayant fait de fausses déclarations sur leurs revenus. Ou appartenant à la même famille qu’un autre bénéficiaire sélectionné. Dans certains cas, les bénéficiaires étaient même tenus de fournir une fiche de paie ou de justifier que leurs revenus ne dépassaient pas un certain seuil.
Cependant, sur les réseaux sociaux, ces scènes de tirages au sort ont suscité un vif débat. De nombreux internautes ont exprimé leur mécontentement face à un système perçu comme arbitraire, voire injuste. Rappelant que l’accès à une aide sociale ne devrait pas dépendre du hasard. D’autres s’interrogent sur le manque d’anticipation des pouvoirs publics face à une demande pourtant prévisible.