Tipaza: Conférence du Dr Behiri Yamna à la Bibliothèque centrale

Tipaza: Conférence du Dr Behiri Yamna à la Bibliothèque centrale

La Bibliothèque centrale de Tipasa  Assia-Djebar vient d’organiser, sous la houlette de sa directrice, Mme S. Sebbah et dans le cadre des activités littéraires de cette bibliothèque, placée sous la tutelle du ministère de la Culture, une rencontre entre la corporation des journalistes de la wilaya de Tipasa et l’historienne et universitaire Yamna Behiri, docteur, spécialiste d’histoire moderne et contemporaine, professeure à l’Université de Bouzaréah. Etaient présents à cet événement  plusieurs artistes peintres, à l’instar de Ismaïl Chanaâ, Abdelkrim Hamri, l’historien Nacer Melhani,  Hamid Oudaï, fils de la chahida Zoulikha Oudaï, Imekraz Saleha, ainsi que plusieurs personnalités du monde de la culture.

Ainsi, outre l’ensemble des journalistes présents à ce regroupement, dont les débats ont porté sur la calligraphie maghrébine, les différents types d’actes de mariage délivrés par les cadis de cette période, mais aussi, sur la nature des parlers arabes et berbères en vigueur, qu’il serait intéressant de comparer avec les régions d’Alger, Jijel et  Tlemcen.

La Dr Yamna Behiri, à l’effet d’animer cette conférence portant sur la présentation de son récent ouvrage, relatif à la communauté de la ville de Cherchell au XIXe siècle sur les plans social, économique et culturel, nous a révélé l’imposante historiographie à laquelle se référent ses œuvres, tout en énumérant les différents colloques auxquels elle a participé ainsi que les dizaines de conférences qu’elle avait animées aux niveaux national et international, notamment en Turquie, à l’occasion du Colloque international «Héritage de la civilisation ottomane dans la ville de Cherchell» et à Tlemcen, mais aussi lors du colloque ayant pour thème «L’immigration des Andalous vers le Maghreb», à Médéa, lors du colloque sur «Lalla Fatma N’soumer», et sur «Mohamed Ben Aïssa el Berkani».Lors de sa précédente conférence qu’elle avait animée à Cherchell, l’historienne avait alors précisé que «le sujet de son ouvrage fut dédié à la communauté de Cherchell, sachant qu’au cours de cette période du XIXe siècle, cette ville constituait un modèle pour le reste des villes algériennes qui lui sont semblables, sachant aussi que leurs caractéristiques sont communes, aux niveaux naturel et historique, comme en témoigne la famille cherchelloise dans son environnement social et ses relations familiales ou entre les membres de sa société», révélera l’oratrice, à propos du milieu et de la communauté locale musulmane.

Lors de son exposé, la conférencière a tenu à préciser que ses travaux de recherche furent basés sur des archives locales et nationales. Elle dira à ce propos : «En plus de la liste bibliographique de diverses sources, des références et des études ont été évoquées pour accomplir cette recherche.» Elle révélera que ses sources d’étude sont «basées sur le début du XVIIIe siècle, tel que figurant dans les documents de la région, en particulier les documents du tribunal islamique de Cherchell, ainsi que sur les actes d’écriture et de transcription de mariages, de naissances, de décès et de divorces».

Cette conférencière avait évoqué précédemment à Cherchell que «cette étude est une enquête horizontale des documents touchant tous les acteurs qui ont joué un rôle actif sur la scène des événements dans les communautés urbaine et rurale, en particulier les habitants de la ville de Cherchell de 1859 à 1873 ainsi qu’un tri opéré verticalement dans les états des tribus et des zones urbaines voisines de la même période, en raison des interactions communautaires de la ville avec d’autres résidents des zones voisines, imposées par les conditions de la zone occupée».Toujours selon la conférencière, cette période a également été marquée par des changements significatifs dans l’ensemble de l’Algérie, représentée par «l’émergence d’un régime militaire colonial, avec l’instauration d’une série de lois injustes visant à démanteler le tissu social et économique».

A l’issue de cette conférence,  Mme S. Sebbah a tenu à rendre hommage aux journalistes de la wilaya, qui ont œuvré à propager la culture sous toutes ses formes. A ce titre, des cadeaux symboliques furent remis aux journalistes présents.

Houari Larbi