Alors que l’ouverture de la première section de la voie express Bou-Ismai -Cherchell, reliant Bou-Ismail à l’échangeur est de la ville de Tipasa, est prévue pour ce mois, la RN 11, axe routier du littoral, semble difficilement contenir le flux impressionnant de véhicules qui l’empruntent.
Sur ce tronçon, particulièrement à l’entrée et à la sortie des villes, on assiste quasiment au quotidien à la formation de grandes files de voitures pouvant atteindre à des heures de grande affluence de la journée, quelques kilomètres. C’est le constat au niveau de la ville côtière de
Aïn Tagouraït, distante de neuf kilomètres de Bou-Ismail. «Je suis bloqué dans l’embouteillage depuis maintenant 15 minutes. On évolue, si l’on peut dire, à pas d’escargot. A ce rythme, on ne risque pas d’arriver à la plage avant au moins une heure et demie de temps», s’énerve un père de famille d’Alger, pourtant habitué à fréquenter cet axe depuis des années, comme il le souligne. Aussi, nombreux sont ceux qui prennent leur mal en patience en cet après-midi du mois de juillet. «Je crois que nous sommes désormais habitués aux embouteillages. Où qu’on soit, en ville ou sur les routes des vacances, on se prépare et on prend toujours ses précautions pour faire face à ce mal inévitable. En somme, ce phénomène n’est pas le propre de l’Algérie.
De par le monde, même dans les pays développés, on s’en plaint souvent», tempère un père de famille qui, échaudé par ses anciennes expériences, n’a pas omis de faire le plein de boissons rafraîchissantes dans sa glacière, question de se désaltérer, sa famille et lui, compte tenu de la durée du trajet qui s’annonce a priori longue. Au lieu de se ranger sagement dans la lente procession de voitures se dirigeant vers Aïn Tagouraït, quelques automobilistes, dont certains transporteurs de voyageurs, préfèrent se déporter carrément de la chaussée en empruntant ses bas-côtés, histoire de gagner du temps.
En plus des nuages de poussière qu’ils laissent derrière eux qui incommodent les autres usagers, tout le monde se retrouve au bout, en face d’un goulot d’étranglement difficilement franchissable. Ce qui n’est pas sans provoquer le dépit mais surtout l’énervement des chauffeurs coincés sur ce tronçon. «C’est un comportement vraiment indécent de dépasser toute la file. Pour moi, c’est un manque de civisme. Aussi, ce n’est pas une solution pour fuir l’embouteillage dans la mesure où à un certain moment, ils sont obligés de rejoindre la chaussée, ce qui créera forcément une situation d’anarchie», se désole Mourad à la vue des chauffards.
Heureusement que la gendarmerie intervient pour remettre un peu d’ordre et rappeler les consignes de la bonne conduite aux «égarés». Fatalement, chaque été, les séquences des embouteillages ne s’observent pas uniquement à Aïn Tagouraït. Le même topo est souvent constaté à Bouharoun, située à cinq kilomètres d’ici avec les mêmes désagréments. «Même dans les villes, il n’est pas facile de se frayer un chemin au milieu des centaines de voitures. A Titre d’exemple, il m’a fallu, l’autre jour, 35 minutes pour parcourir la ville du chef-lieu de wilaya d’est en ouest. J’ai sincèrement galéré», atteste Larbi, un habitant de Cherchell, qui note au passage, qu’en été, la durée du trajet séparant Tipasa de Cherchell est trois fois plus longue comparativement aux autres saisons de l’année. «Outre le flux des voitures se dirigeant vers la côte ouest de Tipasa, l’autre cause de cette situation est l’installation de ralentisseurs tout le long du tronçon allant de Tipasa à Cherchell, notamment au niveau de Sidi Mouss, Bakoura et Oued El Bellaâ. Ceux-ci créent des goulots d’étranglement qui se répercutent sur la fluidité de la circulation.
Toutefois, il faut reconnaître que l’installation des ralentisseurs sur la RN 11, évite souvent des accidents de la circulation. C’est vous dire que c’est un mal nécessaire», indique-t-il. «Afin de rendre plus fluide la circulation dans les zones urbaines, nos services ont mis en œuvre certaines mesures. Entre autres, l’interdiction de stationnement sur les axes principaux des villes et une présence permanente de nos éléments et patrouilles afin de remédier en un temps optimal à tout éventuel problème.
Ceci dit, on ne peut pas juguler définitivement le phénomène de l’embouteillage, car il est tributaire de nombreux facteurs, à l’instar du renforcement du réseau routier de la wilaya», souligne un lieutenant de police de la sûreté de wilaya. Alors, vivement l’ouverture de la voie express.