Tipasa : La réutilisation des eaux épurées et la valorisation des boues en débat

Tipasa : La réutilisation des eaux épurées et la valorisation des boues en débat

La première rencontre chercheurs-industriels, qui devait avoir lieu cette semaine dans la wilaya de Tipasa, n’aura finalement pas lieu puisque les responsables locaux ont opté pour une réunion restreinte entre plusieurs directions chapeautée par la Direction des ressources en eau sur la «réutilisation des eaux épurées et la valorisation des boues» à des fins agricoles».

Un thème d’actualité ne serait-ce que pour compenser le déficit en eau destinée à l’agriculture et débarrasser les stations de traitement et d’épuration des eaux usées (STEP) du stockage de boues qui polluent l’atmosphère.

La réunion qui se tient ce lundi matin au siège de la DRE, en présence des responsables de l’environnement, des forêts, des services agricoles, de la Chambre de wilaya de l’agriculture, du directeur général de Seaal et des chercheurs des universités M’hamed-Bougarra de Boumerdès, Houari-Boumediene de Bab Ezzouar, du CRAPC et de l’Institut national vétérinaire de Blida. La réflexion de départ à l’origine de cette rencontre avait comme objectif de creuser l’idée d’impliquer la recherche scientifique dans les projets industriels en créant un pont pour assurer une coordination continue dans l’intérêt des deux partenaires et surtout de l’économie et de la santé publique. L’annonce du projet de compostage des déchets végétaux du marché des fruits et légumes de gros d’Attatba et de la boue des STEP par un investisseur de la commune de Menaceur a attiré l’attention des chercheurs sur les risques de proposer à l’agriculture des composts contaminés d’autant qu’une recherche à déjà été menée dans la wilaya de Tipasa qui a mis le doigt sur les risques sanitaires de tels projets s’ils ne sont pas menés selon les normes en vigueur. Une rencontre chercheurs-industriels, intéressés par l’investissement dans des projets liés à la protection et la préservation de l’environnement, dont le traitement des boues activées, des fientes de poulet et autres déchets végétaux qui encombrent les aires de stockage et de nombreuses entreprises et organismes d’assainissement, n’aurait pas été inutile dans la wilaya de Tipasa, selon Mohamed Bouzid, professeur chercheur de l’unité de recherche de l’université de Boumerdès. L’idée de cette rencontre a germé lors de la célébration, en 2017 à Tipasa, de la Journée nationale de la montagne qui a permis à l’unité de recherche de Boumerdès d’exposer son travail sur la réalisation d’un compost à partir de la boue de la STEP du Chenoua et du fumier de poulet de l’unité Avicola d’Attatba, suivie d’une discussion avec le wali qui a proposé l’idée d’une rencontre chercheurs-industriels sur le sujet. Depuis cette date, Mohamed Bouzid, chercheur à l’université de Boumerdès, a entamé des démarches pour son organisation sous l’égide de la Chambre de l’agriculture de la wilaya qui devait prendre en charge l’organisation de la rencontre. En plus des chercheurs de l’unité de Boumerdès, dirigée par le professeur Benmouneh Abdelbaki, il était prévu l’invitation de responsables de l’Institut national de la propriété industrielle (INAPI), du Laboratoire de biologie Ivoclar, du laboratoire du professeur Amara de Bab Ezzouar, le mieux équipé en Algérie et qui dispose d’une technique très élaborée sur le thème, du CRAPC, de l’inspection régionale de l’environnement dont le siège est à Tipasa, sans oublier l’EPIC Tipasa Propreté, les gestionnaires des CET et des STEP (Tipasa, Hadjout, Koléa). Cette rencontre, qui semble enthousiasmer au plus haut point l’organisateur, permettra d’établir le contact entre le monde de la recherche et celui industriel dans une perspective de partenariat gagnant/gagnant mais surtout pour préserver la santé du citoyen. Sur le plan pédagogique l’expérience sera très utile, avait expliqué Mohamed Bouzid à Reporters puisqu’elle permettra aux étudiants et jeunes chercheurs de réaliser des travaux sur le terrain qui seront profitables à l’économie locale.