Tipasa-Pomme de terre : La bonne production évitera-t-elle la spéculation ?

Tipasa-Pomme de terre : La bonne production évitera-t-elle la spéculation ?

La campagne de récolte de la pomme de terre de saison qui a débuté le 15 mai dernier se poursuit encore à travers les exploitations agricoles de la wilaya de Tipasa.

Les services agricoles de la wilaya estiment que la production globale sera bonne. Elle dépasserait même les prévisions contenues dans le contrat de performances arrêté par la tutelle cette année.

«La production de la wilaya en pommes de terre de consommation emblavées sur une superficie de 1.000 ha, sera approximativement de 300.000 quintaux, alors que celles destinées à la semence atteindra les 120.000 quintaux. Cette dernière occupe une surface de 700 ha. Globalement, on peut dire que le volume de récolte de la saison sera bon, estime le chef de service chargé de la production au niveau de la direction des services agricoles à Tipasa. Toutefois, la production aurait pu être un peu plus importante que le volume de la récolte attendue, au demeurant très appréciable, selon un agronome. «Les dernières pluies qui avaient engendré une augmentation du taux d’humidité ont favorisé l’apparition de la maladie du Mildiou dans quelques parcelles exploitées de la wilaya. Néanmoins, les pertes subies par les fellahs ne sont pas importantes. Elles se résument en un volume très réduit par rapport à la récolte engrangée», explique-t-il.

Cela étant dit, les prix du tubercule, produit à large consommation, sont largement abordables ces jour-ci. Ils varient, selon les agglomérations et les endroits de vente, entre 25 et 40 DA le kilogramme. «Lorsqu’on est en pleine récolte, les prix de la pomme de terre sont automatiquement stables et accessibles même pour les ménages à faible revenu. Car durant cette période, les spéculateurs n’ont pas prise sur les prix, compte tenu de l’abondance de l’offre», explique un vendeur de produits maraîchers de Hadjout. Avant qu’un autre ajoute : «La spéculation sur les prix de la pomme de terre prospère lorsque l’offre sur le marché baisse. Par conséquent, les intermédiaires s’imposent comme des maillons forts de la chaîne de commercialisation. Au final, le prix au détail flambe. Cependant après la hausse excessive des prix, il y a de cela 4 ans, la tendance s’est ensuite stabilisée, puisqu’ils n’ont que rarement dépassé le plafond des 50 DA.»

«Depuis la mise en place du Système de régulation des produits de large consommation (Syrpalac) par le ministère, les prix de la pomme de terre sont devenus, si l’on peut dire, à l’abri des spéculations. Cette année encore, nous avons reconduit le dispositif et le stockage a déjà commencé», révèle le chef de service chargé de la production à la DSA. Jusqu’à maintenant, six opérateurs, propriétaires de chambres froides à travers la wilaya de Tipasa, ont adhéré au Syrpalac. Ce chiffre sera revu, dans les prochains jours, à la hausse selon le même interlocuteur. «Une commission de contrôle des moyens de stockage relevant des services agricoles est actuellement sur le terrain en ce sens. Et,on prévoit un renforcement conséquent du réseau de stockage sur le territoire de la wilaya. Car il faut rappeler que le Syrpalac comporte des avantages considérables au profit des propriétaires de chambres froides.

A titre d’exemple, pour chaque kilogramme de pomme de terre stocké en filet ou bien dans des palox (grand bac, conçu spécialement pour mieux conserver le tubercule) rapporte à l’opérateur 1,80 DA par mois et 1,50 DA lorsqu’il est stocké en vrac», rappelle le chef de service. Cependant, aucun opérateur ne peut en revanche procéder au déstockage sans l’autorisation des services en charge du Syrpalac. «Afin de stabiliser les prix de la pomme de terre sur le marché local, notamment en période de soudure où l’offre chute sensiblement, nous procédons au déstockage. S’il arrive à un opérateur de déstocker sans autorisation, il sera automatiquement exclu du dispositif l’année prochaine. Par ailleurs, la wilaya conserve constamment un stock de sécurité, au niveau de l’entrepôt frigorifique de Proda à Bourkika, pour prévenir toute pénurie grave», rassure-t-il.