Lors d’un récent forum dédié à la célébration de la Journée nationale de la presse, et retransmis par le biais de Radio Tipasa, le wali de Tipasa, M. Moussa Ghellaï, avait consacré plusieurs heures pour répondre aux questions posées par les correspondants de la presse nationale.
Outre les questions se rapportant aux logements, à l’hydraulique, au sport, à l’éducation et à la santé, ce fut l’incontournable projet du méga-port commercial de Hamdania, qui ravit la vedette. A ce titre, le wali a décidé de révéler plusieurs points portant sur ce fabuleux projet. Le wali dira en substance que «le projet du méga-port de Hamdania est maintenu par les pouvoirs publics, pour preuve, la création de l’entreprise du port de Cherchell, chargée du lancement d’un avis d’appel d’offres international en vue de la réalisation de nouvelles études, sachant que les études initiales ont été révisées».
Cette volonté de l’Etat de prendre en charge cet immense projet, dénote d’une grande avancée, du fait qu’il a été lancé la délimitation des zones identifiées et ciblées par l’expropriation.
Selon le wali, il y a des experts en matière de bornage qui ont déjà identifié les surfaces concernées par l’expropriation ainsi qu’un fonds important de 150 milliards de centimes consigné au niveau du Trésor public et qui est dédié à indemniser les personnes et financer les opérations concernées par ce projet.
Le wali révélera en substance qu’il y a une superficie de 11 000 hectares dédiée à ce projet, dont 2 000 hectares pour les zones industrielles, 250 hectares pour la voie ferrée allant de Cherchell vers l’autoroute Est-Ouest, et 200 hectares pour la seule zone portuaire.
La réalisation de ce monumental ouvrage va impliquer une société chinoise, deux sociétés privées algériennes et une société nationale algérienne, pour une enveloppe de 3,6 milliards de dollars.
Le wali révélera que lors de la première phase de réalisation du port qui va durer 3 années, aucune habitation ne sera affectée. Lors des opérations d’indemnisation des propriétaires disposant de titres et de documents légaux, ces dernières s’effectueront selon le prix du marché national. Quant aux habitants n’ayant aucun titre de propriété, les indemnisations s’effectueront selon le prix officiel légal. Il a été recensé 320 familles concernées par ce mode d’indemnisation, pour qui il est prévu une réservation de 400 logements, qui seront affectés dès que la période de finalisation des expropriations sera lancée. Lors de nos précédents articles réalisés à ce sujet, nous avions évoqué les préoccupations des citoyens des agglomérations secondaires de Bordj-el-Ghoula sises à proximité El Hamdania et situées à trois kilomètres du centre de la ville de Cherchell et à 20 kilomètres du chef-lieu de la wilaya de Tipasa, qui, en l’absence d’informations, ont fait part récemment de leurs inquiétudes concernant l’opération de recensement et d’identification des constructions et autres habitations situées dans la zone éparse de ces agglomérations. Selon nos sources, ces citoyens évoquent une éventuelle iniquité lors de leur délocalisation vers des zones non équipées et non dotées de structures d’accompagnement. Ainsi, les récentes révélations du wali au sujet du méga-port d’El Hamdania mettront un terme à ces préoccupations citoyennes.
Ces mêmes inquiétudes évoquent l’hypothèse de la récupération des espaces fonciers agricoles publics et privés qui seront dédiés à la réalisation de ce méga-port commercial et qui seront situés à proximité de la zone d’expansion touristique d’El Hamdania, sur une superficie qui englobera plusieurs milliers d’hectares, et, partant, affectera les zones agricoles, EAC et EAI ainsi que des plages.
Cet alarmisme est dû à l’absence d’informations et de communications de certaines directions au niveau de la wilaya, qui n’ont fourni aucune information à propos de ce projet à même de répondre aux préoccupations citoyennes, et qui persistent à faire l’objet de spéculations et d’interrogations sur ces zones dédiées à ce méga-port commercial.
En marge de ces inquiétudes, plusieurs raisons furent à l’origine de ces préoccupations citoyennes, dont la première porte sur l’aspect touristique de la zone à investir, la seconde préoccupation a trait au devenir de la flore et de la faune marine et enfin l’autre interrogation est relative à la protection des vestiges archéologiques existants à El Hamdania, à l’instar d’antiques mausolées et notamment la proximité des 21 canons datant du 15e siècle enfouis dans les fonds marins de cette région sur une superficie de 220 m2.
Les récentes et importantes explications données à ces interrogations par le wali de Tipasa, furent des arguments de poids et ont permis à ces citoyens de mieux entrevoir leur avenir dans ces zones, sachant qu’au delà de ces considérations sentimentales attachées à cette belle région balnéaire d’El Hamdania, interviennent des arguments économiques et commerciaux, pour justifier cette incontournable implantation de ce méga-port commercial sur le site de El Hamdania. Selon des informations qui nous sont parvenues, le premier argument porte sur la probable saturation du port d’Alger, qui requiert l’urgence d’une nouvelle infrastructure portuaire d’envergure pour le centre de l’Algérie.
D’autres sources en argumentant le choix du site d’El Hamdania expliquent que «ce nouveau port permettra de connecter l’Algérie avec l’Asie du Sud-Est, l’Amérique et l’Afrique et de faire face à la hausse du volume du trafic maritime en direction de l’Algérie tel que prévu avec l’entrée en lice de nouveaux armateurs de renommée mondiale».
Ces mêmes sources indiquent que la perspective que ce port deviendrait un «hub» interconnecté au réseau ferroviaire et autoroutier africain permettra le transbordement des navires en provenance des grandes routes maritimes pouvant accueillir des méga-navires qui transitaient à l’origine par le port italien de Giorgi Tauro et le port portugais de Sines, mais aussi par les ports espagnols de Valence, Barcelone et Algésiras.
Houari Larbi