A quelques jours de la réunion de la haute commission mixte maroco-espagnole du 3 octobre à Rabat, Alger a dépêché son ministre aux Affaire étrangères à Madrid pour la préparation du sommet Rajoy-Bouteflika, un rendez-vous prévu en décembre. Le déplacement de Medelci n’a pas pour autant réussi à convaincre les Espagnols d’autoriser le retour de leurs coopérants dans les camps de Tindouf.
Le 28 juillet, l’Espagne rapatriait tous ses coopérants de Tindouf. L’option de leur retour dans les camps n’est pas à l’étude. C’est le ministre des Affaires étrangères, José Margallo, qui la confirmait lors d’une conférence de presse conjointe, le 14 septembre à Madrid, avec son homologue algérien, Morad Medelci, en visite officielle au pays de Mariano Rajoy.
«L’Espagne n’envisage pas pour le moment de revoir ses recommandations sur le voyage dans la région tant que la sécurité n’est pas garantie. La sécurité des citoyens espagnols, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur, constitue une priorité pour le gouvernement»», a fait savoir Margallo.
La porte n’est pas totalement fermée
Diplomatie oblige et en présence de Morad Medelci et surtout étant donné les grands intérêts qu’a l’Espagne en Algérie, José Margallo a, néanmoins, laissé la porte entrebâillée à la perspective du retour des coopérants aux camps de Tindouf, précisant que « lorsque nous aurons la certitude que les gouvernements (Espagne et Algérie, ndlr) et bien entendu le Front Polisario pourraient assurer cette sécurité, nous serons disposés à réviser cette décision ». Une telle issue n’est envisageable qu’a la condition sina qua non que « nos coopérants ne courent aucun risque » avertissait Margallo. Pour le chef de la diplomatie espagnole, il est « crucial » que l’assistance à la population des camps de Tindouf se « fasse dans des conditions de sécurité ».
Pour mémoire, trois otages européens, deux Espagnols et une Italienne, ont été enlevés le 23 octobre 2011 dans les camps de Tindouf avant d’être relâchés le 18 juillet dernier dans le nord du Mali, moyennant le paiement une rançon très salée, estimée à 15 millions euros. C’est le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) qui en aurait été le grand bénéficiaire.