Absence de 38 pays membres, dont l’Algérie
Ils étaient seulement cinq pays membres de l’Union Pour la Méditerranée (UPM) sur les 43 présents au sommet fondateur de juillet 2008 à se réunir mardi soir au Caire.
Il s’agit notamment de la France, de l’Egypte, de l’Espagne, de la Tunisie et de la Jordanie dans une tentative de relancer le projet du Président français Nicolas Sarkozy, basculé par l’agression israélienne sur Ghaza. Et avec la décision du Caire de construire un mur à la frontière avec Ghaza, la situation peut se compliquer encore davantage pour l’avenir de l’UPM.
En tout cas, l’Algérie était parmi les pays absents à cette réunion qui a vu le soutien de la candidature d’un Jordanien, Ahmad Massa’deh, au poste de secrétaire général. Toutefois, aucune information n’affirme ou infirme si l’Algérie a été invitée à cette rencontre.
Il faut dire que l’Algérie a confirmé son adhésion à l’UPM, notamment le plan d’action du gouvernement présenté par le Premier ministre Ahmed Ouyahia en mai dernier malgré les voix qui se sont élevées pour demander au Président Bouteflika de se retirer de l’UPM. Cependant, le choix d’être dans l’UPM a été fait dans l’espoir de voir des projets de développement se réaliser sur le terrain.
Toutefois, la douleur de l’agression israélienne sur Ghaza intervenue au premier semestre de 2009 avait remis en cause le projet de Sarkozy.
D’ailleurs dans ce cadre, le chef de la diplomatie algérienne, Mourad Medelci, avait déclaré à l’APS en marge d’une rencontre sur les préparatifs du Festival culturel panafricain d’Alger, que «l’agression sur Ghaza n’encourage certainement pas la reprise de la discussion sans que beaucoup de choses ne soient clarifiées».
Il avait aussi souligné: «Nous sommes membres de l’UPM et, de ce fait, nous continuerons à nous intéresser à la mise en œuvre de ses structures, notamment son secrétariat général».
S’agissant de cette absence de l’Algérie à la réunion du Caire, certains observateurs l’expliquent par les relations «perturbées» entre l’Egypte et l’Algérie suite à la qualification de l’Algérie au Mondial. D’autres évoquent la décision de l’Egypte relative à la construction d’un mur à la frontière avec Ghaza, tandis qu’une autre partie d’observateurs parle du courant qui ne passe pas entre l’Algérie et la France.
En tout cas, le constat fait est que «les pays de la rive sud ne s’investiront dans l’UPM que s’ils estiment pouvoir en retirer un bénéfice, économique ou politique, ce qui est encore loin d’être le cas».
Par ailleurs, dans une déclaration rapportée par l’AFP, le chef de la diplomatie espagnole, Miguel Angel Moratinos, qui s’exprimait à Madrid avant la réunion du Caire, a estimé que l’UPM était «très proche de nommer son secrétaire général», ajoutant qu’il s’agirait d’un représentant «d’un pays arabe».
Selon ce responsable, la nomination d’un secrétaire général permettrait notamment de préparer le second sommet de l’UPM, prévu en juin à Barcelone, dans le cadre de la présidence espagnole de l’Union européenne.
Citant un communiqué du ministère, l’agence égyptienne officielle «Mena» a rapporté que les ministres des Affaires étrangères d’Egypte, de France, d’Espagne, de Tunisie et de Jordanie, réunis au Caire, «ont indiqué qu’ils accueillaient favorablement le candidat jordanien Ahmad Massa’deh pour le poste de secrétaire général de l’UPM».
Ils se sont accordés sur le fait que cette candidature serait évoquée lors d’une prochaine réunion le 12 janvier à Bruxelles, «pour préparer une recommandation commune à l’intention des ministres des Affaires étrangères des pays membres afin qu’elle soit entérinée de manière définitive le plus vite possible, peut-être à la mi-février», selon la Mena.
Dans ce contexte, elle a ajouté «le secrétariat général pourrait ainsi être opérationnel à la fin février», dont le siège sera basé à Barcelone avec des adjoints palestinien, israélien, turc et de la Ligue arabe. A savoir qu’actuellement, la France et l’Egypte assurent la co-présidence de l’UPM.
N. C./ agences