Timgad célèbre son 31ème Festival International

Timgad célèbre son 31ème Festival International

La 31e édition du Festival international de Timgad a été inaugurée mercredi dernier et a réussi le pari de sa première soirée où les folklores de l’Algérie, transmis de génération en génération se sont donnés rendez-vous pour vivre avec les Aurès leur grande fête.

C’est l’association du patrimoine de Markounda de Merouana, Batna, qui a ouvert le bal et emporté le public avec ses airs endiablés à la flûte et au bendir.



Tous les acteurs de cette manifestation étaient habillés dans la pure tradition de nos aïeux de la région des Aurès.

Les hommes, la tête enturbannée, vêtus de gandoura, au-dessus d’un léger burnous blanc, chaussés en blanc, les femmes, le front garni d’un bijou en argent dj’bine, revêtues de melhfa (habits traditionnels purement chaouis) fleuries, ont plongé le public typiquement aurassien dans ses racines et ravivé la nostalgie des temps anciens.

Dans leurs gracieuses souja – alternant parfois avec zendali (pas de danse) – les gracieuses danseuses ont ravi les cœurs.

Dans une grande complicité, artistes et spectateurs se sont donnés à fond et défoulés, créant par-là même une ambiance festive… d’autrefois.

Puis sont venus les Aïssaouas de Annaba, qui ont entamé leur spectacle avec la danse de transe, en balançant légèrement leur corps d’avant en arrière sur un rythme modéré et en chantant de courtes prières, des évocations, des louanges à l’éternel ech’rak Bona et le Rituel ou Hadhra avec une spécificité tunisienne, des évocations d’Allah, des prophètes et des saints, des poésies empruntées au malhoun « religieux », accompagnées des instruments pour donner tout son éclat à la source.

Les psalmodies, accompagnées des instruments t’bila, tassa et bendir ont entraîné le public dans une sorte de transe.

La place a été cédée ensuite aux artistes de Djanet et de Tamanrasset qui ont repris les musiques des Touareg, notamment le tindi et l’imzad.

Ensorcelés par les chants qui prônent l’amour et la bravoure, et fascinés par la maîtrise des instruments de musique, les spectateurs n’ont fait que répondre par des applaudissements nourris et les appels « aoudouha ».

Sublime… et difficile de se séparer de ces musiques et chants qui vous ensorcellent, vous pénètrent, vous enivrent et font de vous un adepte.

Enfin et pour clore la soirée en beauté, deux artistes accomplis : Réda City 16 et Faudel, qui ont mis le feu à la scène, faisant ainsi chanter et danser tout le public qui a veillé jusque tard dans la nuit. Rap et raï ont rempli les airs.

Le dynamite Réda City a revisité son répertoire, en reprenant notamment Ya Aïnik Amellah, Yalala Zinet Lebnat, Biper Yaâm’ri, Kavia, et son dernier titre Oualaou Erdjal.

Dans le public, c’est le délire, voire l’explosion et l’effervescence. De son côté, le très dynamique Faudel a fait « monter la lune » et a réussi sa première sortie à Timgad.

Le lendemain, c’est-à-dire jeudi dernier, le Festival a été marqué par la première défection, celle de la jeune chanteuse Taous, qui s’illustre dans la chanson kabyle.

D’après certains, elle se serait foulé la cheville.

Mais les spectateurs on eu droit à un concert grandiose d’un groupe colombien, qui a initié le public a la musique des Gaïteros, un genre musical qui occupe une place majeure dans le paysage colombien et qui ouvre les débats.

La flûte, les maracas et les tambours de cet ensemble de 10 musiciens talentueux ont créé une atmosphère festive.

Rythme, mélodie et chants ont transporté l’assistance en admiration, en Colombie.

Ensuite vient le tour de Wahid Staïfi, pour chanter quelques-unes de ses chansons, suivi immédiatement de Nacereddine Chaouli, qui a interprété, dans une poésie dialectale imprégnée du langage populaire, ses meilleurs titres.

Un véritable régal ! Et c’est cheb Anouar qui s’est chargé de clore la soirée.