Timezrit (Boumerdès) ,Abandonnés lors des intempéries, ils refusent d’entendre parler d’élections

Timezrit (Boumerdès) ,Abandonnés lors des intempéries, ils refusent d’entendre parler d’élections
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C’est faire un pied de nez à la réalité que de parler d’élections législatives à une population qui a souffert lors des intempéries et continue de souffrir de certaines pénuries quatre mois après.

Il est treize heures lorsque nous quittons la commune des Issers pour rejoindre celle de Timezrit. Nous traversons les villages de Torfa, Bentafat et Azzouza qui nous servent de baromètre pour évaluer l’ampleur de la misère que vivent les populations de ces lieudits.

Des terres agricoles, propriétés de l’Etat, sont squattées par des indus occupants. Des bidonvilles ornent les deux côtés de la route, des jeunes sans aucune ressource, gagnés par l’oisiveté, nous suivent du regard comme des extraterrestres.

Des enfants qui devraient être sur les bancs de l’école et des femmes transportant des jerricans d’eau. Le mal-vivre, la misère et l’oisiveté, avons-nous constaté, sont le lot quotidien de ces populations.

LG Algérie

Lorsque nous dépassons un barrage militaire, nous décidons de faire une halte avec notre guide, pour toucher du doigt la réalité des conditions de vie des populations de cette contrée défavorisée. «Notre misère ne date pas d’aujourd’hui. Nous nous sommes habitués au mal-vivre, au chômage et à l’oisiveté. Je vous en supplie, ne m’interrogez pas sur l’existence des responsables qui ne méritent aucune considération. Ils ne sont là que pour se remplir les poches. Quant aux conditions de vie des populations, ce n’est pas leur affaire.

Ce sont des opportunistes notoires qui ne se soucient guère de notre devenir», dit un groupe de jeunes, accostés au village Ihadaden, à l’est de la commune de Timezrit. Interrogés sur les prochaines législatives, ils répondent d’emblée : «Il ne faut pas croire que nous allons voter le 10 mai prochain. Les élus actuels et les futurs candidats, c’est du pareil au même pour nous. Le devenir des populations ce n’est pas leur souci majeur. Les salaires faramineux, les avantages extravagants et les résidences luxueuses dont ils bénéficient sont leurs seuls objectifs. La preuve, lors des dernières intempéries, nous sommes restés plusieurs jours isolés du monde. Personne n’est venu à notre secours si ce n’est l’Armée nationale populaire. Nous continuons de vivre le calvaire, sans que le premier responsable de la commune, pourtant un élu du peuple, vienne à notre secours. Après quatre mois sans eau, il trouve le moyen de ne venir au siège de la commune que rarement», dit un quinquagénaire.

«Il sait ce qui l’attend», rétorque un autre. Le mécontentement et le refus d’aller aux urnes le 10 mai prochain semblent être un moyen d’attirer l’attention des pouvoirs publics sur les conditions de vie des citoyens de ce village. «Notre décision, il faut bien l’écrire.

Ce n’est pas un quelconque soutien à une formation politique puisqu’elles se valent toutes, c’est pour manifester notre ras-le-bol des mensonges que déversent les candidats aux différentes élections», ajoutent nos interlocuteurs.

R.