Tikjda, Tipasa, Béchar… : Un fil enchanteur

Tikjda, Tipasa, Béchar… : Un fil enchanteur

Notre reporter s’en est allé vadrouiller du nord au sud. Il en revient la tête pleine de lumière et l’esprit encore sous le charme. Ici juste quelques notes de voyage consignées pour le plaisir d’abord et peut-être la postérité ensuite. Mais suivez donc le guide…

Il est 8 h précises. Le temps presse, pas une minute à perdre. Journalistes, cadres du ministère du Tourisme et d’organismes comme l’ONT et l’ONAT partent à la découverte de paysages naturels magi-ques. Et des sites touristiques aussi divers qu’enchanteurs qui font de l’Algérie un pays unique par ses contrastes. Un Eden. Tout est fin prêt pour entamer le voyage qui nous mènera à Tipasa, Béchar et Bouira. Une ambiance bon enfant y règne. Après moins de quatre heures de route, l’équipe arrive à Tikjda, sur les hauteurs du Djurdjura. «Pôle d’attraction» par excellence, la station de ski est vite prise d’assaut. Le paysage est sublime. Le froid de canard n’empêche nullement les visiteurs de s’amuser dans la neige. Dieu, que la montagne est belle! Elle tend ses bras magiques à tous ceux qui la regardent. A quelques mètres de notre arrivée au site de Tikdjda, la neige atteint plus de la moitié d’une taille moyenne. Le directeur du tourisme au niveau de la wilaya de Bouira et le patron du complexe nous accueillent chaleureusement.

Une occasion pour les journalistes de les interroger sur la région. «Tikdjda peut être visité en hiver par les férus de sport de montagne et de la neige, et en été par les randonneurs et les amoureux de la nature sauvage et des sommets qu’ils découvrent», souligne le patron du complexe. La neige fond : un nouveau régal pour nos yeux de voir cette eau fraîche et limpide couler de si haut et poursuivre sa trajectoire par monts et par vaux. Certainement un nouveau décor à contempler. Nous avons pris des photos souvenirs, et on se lave, on boit de cette eau malgré le froid. «On dirait que nous sommes en train de chercher notre enfance volée, en jouant dans la neige et en fabriquant des boules et des statues», souligne Salah, journaliste à la Tribune. Les rires nous font oublier les retrouvailles avec cette magnifique montagne. Il est 16h00, le temps d’aller skier. Malheureusement nous n’avons pas pu accéder à cette station, la route étant complètement obstruée par la neige. Tout le monde a voulu grimper là-haut, pour profiter du calme et de la sérénité de l’endroit. Il n’y a pas un moment à perdre. C’est la fin de la journée. Chacun d’entre nous veut absolument contempler ce paysage.

Un peu plus haut, face à nous, des sommets certes plus bas mais plus nombreux. «Etre seul dans cet endroit permet de se libérer des contraintes de la vie quotidienne et du stress. Cela nous permet aussi de nous retrouver», souligne l’un de nos accompagnateurs. Pour connaître l’impression des visiteurs rencontrés sur place, nous en avons sollicité certains. Mohamed, jeune homme venu en famille, nous a confié que « la montagne (Tikdjda) a toujours été une bouffée d’oxygène pour nous. Nous y venons presque chaque week-end et nous ne ratons aucune occasion pour venir nous reposer et nous défouler. » Les mots de ce jeune garçon montrent l’amour qu’il porte à cet endroit. Sans aucun doute, la Kabylie n’en est que plus belle avec sa montagne. Oui, ce jeune a tout à fait raison: tous ceux qui veulent se reposer et voyager dans un autre monde, Tikdjda est toute indiquée. Son père, Said, lui, n’est pas en reste: « Chaque fois que je cherche à me reposer, je prends ma voiture, direction Tikdjda. Je suis à chaque fois émerveillé et n’en finis pas de balayer tous les alentours. » Et d’ajouter, subjugué par le site: «L’enchaînement de ces montagnes est comme un collier de perles. Vous voyez tous ces villages ? C’est très beau, n’est-ce pas ? Une architecture purement kabyle. Mais la nuit tombée, c’est encore plus beau», poursuit Said. La nuit tombe. Il est temps de quitter Tikdjda, ce merveilleux endroit, une source de lumière, d’interrogation, d’inspiration et le repos de l’esprit. Nous décidons de remonter dans le bus et de mettre le cap sur Tipaza. Le chauffeur est prudent: il négociee les virages plus lentement. Plus de grincement. A l’arrivée en bas, un panneau indiquant destination Alger me replonge dans le bruit de la capitale. Nous poursuivons notre route, en laissant Tikjda derrière nous.

Tipasa : entre passé et présent

Vers 19h00, nous prenons la route de Tipaza, en direction de l’hôtel la Corne d’Or, au centre-ville, à 200 km de la wilaya de Bouira. Dès que nous pénétrons à l’intérieur de l’étalissement, nous sommes happés par la beauté de ce complexe. L’accueil du personnel de l’hôtel est chaleureux. On nous sert un délicieux repas que nous nous empressons d’ingurgiter. Mais, hélas, à l’intérieur des chambres, nous découvrons la partie cachée de l’iceberg. Les chambres croulent sous la saleté alors que cet établissement a connu des jours meilleurs durant de longues années. Il est huit heures. La lumière du jour inonde l’hôtel, un temps propice aux déplacements. Cap sur le tombeau de la Chrétien-ne, un vaste amas de pierres. Un édifice sis entre les localités côtières de Tipasa et Aïn Tagouraït. Dominant la région et une partie de la Mitidja, le site enchante les âmes. Regardé attentivement, cet édifice nous mènera à un voyage à travers l’histoire. Il nous offre d’admirables panoramas. Le groupe en profite pour immortaliser l’instant. Selon les explications fournies par le guide, celui-ci se compose à l’intérieur de couloirs et de chambres. Selon «les recherches faites en 1865-66 par Berbrugger et Mac-Carthy, il y a un petit couloir qui donne accès à une chambre voûtée dans laquelle se trouve sur un de ses murs, sculptés grossièrement, un lion et une lionne. Au-dessous de celle-ci, un autre couloir s’ouvre sur un escalier de sept marches, puis sur une large galerie circulaire de 150 m de long. Pour assurer la sécurité des lieux, une brigade de police y a pris place.

Les familles devraient s’y sentir encore plus en sécurité. Après une photo-souvenir du groupe, nous poursuivons notre virée vers le parc archéologique de Tipaza distant d’un kilomètre de là. Et classé au patrimoine mondial par l’UNESCO. A 10h00 nous sommes arrivés au parc. Dès l’entrée, les gardiens nous avertissent qu’il est interdit de filmer. «La loi interdit l’utilisation de la caméra à l’intérieur de ce monument historique. Il faut une autorisation pour filmer.», souligne l’un des agents de sécurité.

Le voyage initiatique dans le temps et l’espace commence. De merveilleuses ruines se trouvent à l’intérieur du parc. Elles font l’objet d’un intérêt tout particulier de la part des locaux mais aussi et surtout des touristes étrangers, émerveillés par tant de splendeur. Les visiteurs sans aucun doute seront ébahis devant tant de beauté des vestiges romains.

Lors de cette virée au sein des ruines, nous avons découvert et avec consternation des routes en pavés qui renseignent sur le faste d’une époque lointaine et révolue d’anciens temples, des bains, une cathédrale, une arène. Toute l’histoire de cette époque peut se lire à travers ces ruines. Nous avons profité de la présence du guide pour lui demander de nous parler du potentiel historique de la région. Chaque coin ici a une histoire spécifique. «Pour relater l’histoire de cette région, il faudrait plus d’une semaine», souligne le guide. A la sortie est, en allant vers Alger, du côté gauche, le second site de ruines romaines sur plusieurs hectares a véritablement ébloui nos yeux. Nous sommes restés stupéfaits devant cette richesse augurant d’un avenir prometteur pour notre magnifique pays. Le moment de nous rendre à Cherchell, selon le programme d’Eductour, est arrivé. Mais nous n’avons pas le temps de visiter la ville. C’est l’heure du retour sur Alger.

Destination Béchar

Après un voyage par bus Tipasa- Alger, embarquement immédiat pour Béchar.. L’Airbus A320 et son équipage nous emmènent sans obstacle à notre destination. Après un vol d’une heure et trente minutes, l’atterrissage se fait.­­­ Déjà, à l’arrivée, l’impression du Grand Sud se dessine. Le chauffeur de bus, Da Mhand, nous attend à l’aéroport pour nous conduire à l’hôtel sis au centre-ville. Au sein du groupe, malgré la fatigue et le froid, une folle ambiance règne. L’accueil du personnel de l’hôtel est chaleureux. Le thé traditionnel nous est servi en guise de bienvenue avant que les clés de nos chambres ne nous soient remises.

Les ksour et la mosquée de Kenadsa

Il est 9h00. C’est le moment propice pour le voyage. Après une visite rapide du centre de Béchar, direction les ksour et la mosquée de Kenadsa et le vieux ksar de Kerzaz. Le site est si vaste que nous y avons consacré presque toute la journée.

Les deux monuments historiques nous ont conté, à leur manière les siècles d’histoire et de grandeur qu’ils ont vu défiler. Malgré leur dégradation, ces ksour nous ont séduits par leur architecture. «Kenadsa est une incontournable escale de la vallée de la Saoura», souligne le guide. Selon lui, celle-ci était à l’origine le siège de la zaouïa de la confrérie des Ziani, fondée par Sidi Mohamed Ziane. Notre interlocuteur ne cesse de déplorer l’état des lieux. Cette merveilleuse visite nous a permis de voyager dans l’histoire. C’est cette ancestralité qui nous a donné une énergie pour rendre toute leur aura à ces lieux paradisiaques. Pour connaître l’histoire de la région, il est nécessaire de rendre visite à ces ksour. Notre visite à cet endroit nous a fait oublier la fatigue. La joie et le sourire n’ont jamais quitté le groupe. Il est 18h00. C’est le moment de retourner à l’hôtel, déjà. Un peu de repos pour préparer la journée de demain ne nous fera pas de mal.

En route vers Taghit

Il est 10H00. Nous prenons la route de Taghit – «la Saoura» – à 100 km du centre-ville. Après deux heures de route, Taghit apparaît soudainement au détour d’un virage. Les dunes et les ksour forment un décor somptueux. Le village est très accueillant, avec des rues bien entretenues. Avant d’arriver à ce petit village, à une cinquantaine de mètres, le bus s’arrête pour quelques photos- souvenirs. «Ne pas voir Taghit sur ce rocher qui la domine, c’est vraiment passer à côté de l’essentiel», souligne Kama, le caméraman de l’ONT. Une camionnette passe : une occasion à ne pas rater. Nous prions le conducteur de nous déposer au sommet de ce rocher. À l’arrivée, le site est éblouissant. Comme une œuvre réalisée par un peintre. «Vous avez vu maintenant à quel point est belle Taghit. Le tourisme, ce n’est pas seulement le voyage, c’est aussi le choix d’un endroit qui te permet de mieux saisir toute la beauté de la région», a-t-il ajouté. L’accueil du personnel de la région est chaleureux, le thé traditionnel est servi pour nous souhaiter la bienvenue avant qu’une spécialité culinaire de la région ne vienne assouvir nos ventres affamés. Une brève halte, et c’est le moment d’entamer la visite de la ville.

Chef-d’œuvre en péril

Nous prenons la direction du sud de Taghit pour visiter les fameuses gravures rupestres. Ces tableaux racontent l’histoire à leur manière. Selon le guide Kada, «celles-ci remontent à une époque lointaine, environ le 9e siècle Av. J.-C. On y trouve des gravures datant de l’époque de pierre et du fer. A ce jour personne ne s’est vraiment intéressé à ce réservoir historique de la région. Aucune mesure n’a été prise hélas pour protéger ces gravures. Nous avons demandé à maintes reprises aux autorités de protéger ce patrimoine mais en vain», a-t-il ajouté.

Sur place, nous avons remarqué des gravures vandalisées. Aux autorités locales alors d’accorder davantage d’intérêt à la conservation, la protection et la sauvegarde de cet inestimable patrimoine. Il est 15h00, heure du départ. Nous laissons derrière nous ces tableaux victimes de dégradation..

Les dunes de Taghit

Destination la vieille ville de Taghit. Une cité forte de plus de 60 maisons remontant à plusieurs années et de trois grandes portes. Selon le guide, cette ville «a été abandonnée par ses habitants en 1986 ». Actuellement il y a certaines maisons qui sont réhabilitées par des jeunes pour faire quelques activités touristiques, tels que les maisons d’hôtes. A l’intérieur c’est un spectacle des plus charmants qui s’offre à nos yeux éblouis. Après la visite de ce village, le moment de grimper les dunes est arrivé.

L’un des plus beaux moments attendu par le groupe. Un paysage de rêve déroule son panorama à partir de la grande dune (plus de 300 mètres), laissant derrière nous des traces volatiles.

L’ambiance très conviviale et surtout le soleil qui nous a permis d’avoir un temps superbe ont fait de cette escale un voyage mémorable, au cœur d’une nature à l’état pur.

C’est l’une des plus belles oasis du grand Erg Occidental.

M. A. Z.

Parc national du Djurdjura

Une réserve mondiale de biosphère

Le parc national du Djurdjura est un massif montagneux et forestier sublime qui constitue un véritable havre de paix et d’évasion propice à un tourisme de montagne : ski, escalades, randonnées s’y prêtent à merveille. Ce parc est très riche en faune et en flore : un véritable laboratoire naturel et écologique. Raison pour laquelle d’ailleurs il a été érigé en réserve mondiale de biosphère par l’organisme MAB de l’UNESCO le 15 décembre 1997.

Le site de Tipasa

Le complexe archéologique le plus extraordinaire du Maghreb

Rencontré sur les lieux Mohamed, un enseignant universitaire nous a expliqué que le site archéologique de Tipasa regroupe l’un des plus extraordinaires complexes archéologiques du Maghreb. Il ajoutera que celui-ci est le plus important pour l’étude des contacts entre les civilisations indigènes et les différentes vagues de colonisation du 6e siècle avant J.-C. au 6e siècle de notre époque.