Tiguentourine : Le FFS dénonce des dysfonctionnements dans le dispositif de sécurisation du site

Tiguentourine : Le FFS dénonce des dysfonctionnements dans le dispositif de sécurisation du site
tiguentourine-le-ffs-denonce-des-dysfonctionnements-dans-le-dispositif-de-securisation-du-site.jpg

Le premier secrétaire du FFS, en réunissant vendredi le conseil national, est longuement revenu dans son intervention d’ouverture des travaux sur l’attaque terroriste contre le site gazier de Tiguentourine.

D’emblée, Ali Laskri a souligné “la gravité le caractère sanglant de l’attaque elle-même” tout comme il met en relief aussi le contexte national et régional dans lequel cet acte terroriste est survenu.



Le chef du FFS relève surtout les zones d’ombres qui entourent cette attaque en ce sens que les informations données par les pouvoirs publics et la presse ne permettent pas selon lui, de faire la part des choses.

“Ce que nous savons sur cette opération, ce qui a été rendu public par les pouvoirs publics et par la presse, reste encore entouré de trop de zones d’ombre pour nous permettre de mesurer tous ses tenants et aboutissants” , dit-il à ce propos.Cela étant souligné, le chef du FFS préfère surtout les défaillances dans le système de sécurisation du site.

“Quoi qu’il en soit, et en attendant ce que pourraient révéler de plus amples investigations, nous pouvons d’ores et déjà relever les graves défaillances dans la sécurisation d’un site stratégique qui aurait dû être autrement mieux protégé compte tenu de son caractère vital pour l’économie nationale, mais aussi à cause de sa proximité avec les frontières”.

Au fait des frontières, Ali Laskri parle singulièrement de la frontière algéro-libyenne en insistant sur le chaos qui prévaut actuellement dans ce pays “depuis que l’intervention militaire de l’OTAN a mis un terme à la tentative africaine de trouver une sortie de crise moins coûteuse pour le pays et pour la région”.

Ali Laskri promet de revenir prochainement sur la question en se penchant plus sérieusement sur “les évènements qui ont bouleversé la région ces derniers mois et qui ont transformé les aspirations démocratiques des peuples, en lutte contre des régimes autoritaires et corrompus, en un épouvantable chaos sanglant”.

Pour le chef du FFS, ce chaos sert en premier lieu les intérêts sordides des puissances, leur interventionnisme néo- colonial et entretient leur industrie de guerre. “Un programme qui peut rejoindre celui des factions les plus anti- nationales au sein même des régimes autoritaires qui ont conduit leurs pays à la catastrophe”.

Pour Ali Laskri cette analyse est aussi valable pour l’intervention française au Mali. Pour lui, cette intervention ne manquerait pas d’impacter directement la scène algérienne.

“On peut même considérer que son influence est déjà à l’œuvre. Dans ses liens avec l’attaque terroriste de Tiguentourine mais également parce que des pressions terribles sont exercées sur le pouvoir algérien pour obtenir- voire forcer sa participation militaire à la guerre en cours”.

Une participation que le chef du FF n’écarte pas totalement compte tenu de ce qu’il qualifie de « déliquescence politique et économique” du pouvoir algérien.

En tous cas une éventuelle implication de l’Algérie dans ce conflit, serait “la porte ouverte à des malheurs encore plus grands que ceux qui lui ont été imposés durant la sale guerre des années 90″ . Et c’est la raison pour laquelle estime Ali Laskri “tout cela mérite un débat sérieux et je suis sûr que nous en sommes tous conscients ici”. Ali Laskri, tout en se félicitant de la neutralisation des terroristes, lors de l’assaut de l’armée , termine son intervention par une critique contre le pouvoir.

“Depuis des années nous n’avons, et nous ne sommes pas les seuls, cessé d’interpeller les pouvoirs publics sur précisément tous ces facteurs: absence de démocratie et de libertés, népotisme, corruption, exercice du pouvoir en dehors de tout cadre institutionnel et en dehors de tout contrôle, marginalisation des élites et mépris des populations”. Autant de facteurs mis bout à bout constituent selon lui une menace sur la stabilité du pays et son devenir.