Les responsables, notamment le chef de l’État, voudraient rectifier le tir comme pour dire qu’au sommet de l’État règnent une harmonie et une cohésion.
En signe de reconnaissance au commando qui a donné l’assaut à Tiguentourine lors de la tentative de prise d’otages le 16 janvier dernier, dix-neuf éléments ont été promus, hier, lors d’une cérémonie spéciale organisée à la IVe Région militaire à Ouargla.
La décision de cette promotion spéciale a été prise par le président de la République en sa qualité de chef suprême des forces armées. Trois éléments ont été promus aux grades de colonel, lieutenant-colonel et commandant, deux au grade d’adjudant-chef, quatre au grade d’adjudant, huit à celui de sergent-chef et deux au grade de sergent.
De son côté, dans un message, le chef d’état-major de l’ANP, Ahmed Gaïd Salah, a donné des précisions sur l’opération qui a permis de neutraliser le groupe terroriste qui a attaqué le site gazier d’In Amenas. Le plan “minutieusement préparé” a été exécuté “avec un grand professionnalisme, sur instructions du haut commandement, qui a permis d’encercler le lieu de la prise d’otages de Tiguentourine, afin d’empêcher les terroristes de prendre les otages étrangers”, a-t-il souligné dans son message repris par l’APS. “De même, l’assaut lancé au moment propice, par les éléments des forces spéciales aguerris et bien préparés pour ce genre de situation, a permis de semer la panique parmi les terroristes, en les prenant de court, et de déjouer leurs desseins criminels élaborés bien auparavant et visant à prendre des otages et à détruire l’usine de Tiguentourine, au regard de son importance économique stratégique pour le pays”, a-t-il ajouté. Le commandant de la IVe RM a salué le courage et le professionnalisme de ses éléments qui ont mené avec succès l’opération. Il a appelé, par ailleurs, “à faire preuve de vigilance, détermination et dévouement dans l’accomplissement de nos missions constitutionnelles, conformément aux orientations du haut commandement de l’ANP, et à poursuivre les efforts jusqu’à l’élimination totale de ce qui reste des groupes terroristes des terres algériennes purifiées, par le passé, par l’Armée de Libération nationale”.
Si la communication a fait défaut lors de l’opération d’In Amenas, les responsables algériens semblent déterminés à se rattraper et à démentir les prétendues divergences au sommet de l’État.
En effet, la gestion de cette affaire, au plan communicationnel, n’a pas été à la hauteur et a connu un cafouillage alors que la pression internationale pesait sur les autorités. L’attention a focalisé notamment sur l’absence et le silence du président de la République qui a nourri les spéculations et donné lieu à diverses interprétations, dont celle d’un confit entre les militaires et la Présidence.
Avec cette promotion spéciale, l’on semble assister à “une séance de rattrapage”. Les responsables, notamment le chef de l’État, voudraient rectifier le tir comme pour dire qu’au sommet de l’État règne une harmonie et une cohésion.
Il y a lieu de relever que c’est la première fois qu’un hommage aux soldats est rendu de manière franche par le président de la République. Est-ce une réplique à la reconnaissance étrangère notamment celle des pays ayant des ressortissants qui travaillaient sur le site gazier qui ont, après coup certes, salué les éléments des forces spéciales ? Est-ce une nouvelle démarche pour combler le déficit en communication des institutions algériennes ? Car la chose est inédite dans les habitudes des officiels algériens. Et surtout la reconnaissance des sacrifices de l’ANP depuis le début du terrorisme.
D B