Tiguentourine, Alger dénonce une campagne de dénigrement

Tiguentourine, Alger dénonce une campagne de dénigrement

“Nous déplorons l’agitation tendancieuse de certains médias étrangers autour de l’anniversaire du lâche attentat terroriste perpétré contre le complexe gazier de Tiguentourine”, a déclaré, jeudi dernier, M. Belani.

Y aurait-il, quelque part, une volonté de faire du spectaculaire attentat terroriste de Tiguentourine de janvier 2013 une deuxième affaire “des moines de Tibhirine” de triste mémoire dont s’étaient outrageusement servis les partisans du fameux “qui-tue-qui ?” dans leur campagne de dénigrement contre l’Armée algérienne ? Le gouvernement algérien est en tout cas très irrité par “l’agitation tendancieuse” menée ces jours-ci par certains médias étrangers, français notamment, à la veille du premier anniversaire de l’attaque terroriste et tente d’enrayer une éventuelle “internationalisation” de cette affaire qui pourrait bien tenter certains cercles hostiles à l’Algérie. Et c’est le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Amar Belani, qui est monté au créneau pour dénoncer vigoureusement cette nouvelle campagne médiatique contre l’ANP.

“Nous déplorons l’agitation tendancieuse de certains médias étrangers autour de l’anniversaire du lâche attentat terroriste perpétré contre le complexe gazier de Tiguentourine”, a déclaré, jeudi dernier, M. Belani à l’APS. “Nous rejetons vigoureusement les présentations biaisées et les allégations absurdes émises par ces médias qui, de parti pris en préjugés, en viennent quasiment à disculper les auteurs de cet odieux attentat terroriste et à faire d’une bande de criminels, sans foi ni loi, des interlocuteurs potentiels avec lesquels il y aurait matière à négociation”, a-t-il ajouté.

Au lendemain de l’assaut donné par les militaires algériens au site gazier investi par des éléments de Mokhtar Belmokhtar et qui a fait 38 morts dans les rangs des otages, des voix s’étaient élevées, çà et là, pour reprocher vivement à l’Algérie de n’avoir pas privilégié la voie de la négociation. Une position de principe empruntée pourtant aux Occidentaux, à leur tête les Américains, qui récusent toute idée de dialogue avec les terroristes. Dans son effort d’explication, M. Belani a rappelé que l’intervention des forces de sécurité algériennes “était impérative pour sauver des centaines de vies humaines et pour protéger un site stratégique que les terroristes projetaient de faire exploser”. Mieux, l’opération qualifiée de “décisive” était, selon lui, “marquée du sceau du professionnalisme et répondait à la nécessité impérieuse de préserver la souveraineté et l’intégrité de notre pays, qui ne saurait, en aucune manière, devenir l’otage des forces du mal et de la destruction”. Aussi, M. Belani n’a pas manqué de s’interroger sur les motivations de cette nouvelle campagne qui prend les contours d’une mise en accusation de l’Armée algérienne sans pour autant incriminer une quelconque partie. “Aujourd’hui, nous ne pouvons que nous interroger sur les desseins de ceux qui veulent occulter le fait que la responsabilité des décès, qu’on a eu malheureusement à déplorer, est entièrement imputable aux terroristes, et semer le doute sur le succès d’une opération militaire des plus complexes, qui a été unanimement reconnue par la communauté internationale comme étant la riposte la plus adaptée face à un véritable acte de guerre lâchement commis contre un État et un peuple qui resteront intransigeants face au terrorisme”, a-t-il affirmé. D’autre part, le ministre de la Justice, Tayeb Louh, a déclaré, jeudi en marge d’une séance plénière du Conseil de la nation, que “l’affaire de Tiguentourine est entre les mains de la justice algérienne et l’instruction est confiée à un juge spécialisé comme l’exige la procédure pénale”. “Le code de procédure et la loi algérienne autorisent quiconque ayant subi des préjudices suite de cette agression à se constituer partie civile auprès du juge d’instruction ou du tribunal qui aura à statuer sur l’affaire”, a-t-il précisé.

L’annonce de M. Louh intervient au lendemain de l’ouverture en France, par le parquet de Paris, d’une information judiciaire sur cette affaire. L’information a été rapportée lundi 6 janvier par l’AFP avant d’être reprise par l’hebdomadaire français Le Journal du Dimanche. Y a-t-il ingérence dans les affaires internes du pays ? La justice française semble être tout à fait compétente à instruire cette affaire du fait que, parmi les otages, il y avait trois Français, sans parler de Yann Desjeux, un ancien militaire français, chargé de la logistique sur le site, qui avait été tué lors de l’attaque.

Pour rappel, un groupe terroriste dénommé Les signataires par le sang et dirigé par le sinistre Mokhtar Belmokhtar a investi le complexe gazier de Tiguentourine, à In Amenas, en prenant en otage tous les ressortissants étrangers avant que l’Armée ne donnera l’assaut trois jours plus tard.

A C