Le jeune tigre asiatique abattu, hier, dans la commune de Nezla, à Touggourt, par la gendarmerie nationale, n’a pas laissé les Algériens indifférents, qui ont exprimé leur indignation sur les réseaux sociaux.
Le félin, qui s’est échappé du parc zoologique Messaoudi-Parc, de la localité d’Aïn Sahra, à Ouragla, dans la matinée d’hier, a été, pendant de longues heures, la “bête de cirque” aux yeux des habitants. Après plusieurs opérations de ratissage, le tigre a fini par être tué par balles, dans l’après-midi, par des gendarmes, et ce, devant des spectateurs en extase, célébrant cet acte en clamant “Djeïch chaâb, khawa khawa” (peuple et armée sont frères), et qui n’ont pas trouvé mieux à faire que de filmer l’abattage de l’animal. Des live et des images montrant l’animal abattu, âgé de onze mois, ont tout de suite envahi la Toile, via Facebook notamment. Des images et des vidéos choquantes montrant le corps inerte de l’animal, porté fièrement par des habitants dont certains ont fait des selfies avec la dépouille malmenée !
Quelques minutes après leur diffusion, lesdites images ont soulevé un tollé chez de nombreux internautes.
En colère, ils se sont indignés de voir leurs concitoyens maltraiter l’animal et célébrer sa mort violente avec autant de jubilation. “Quoi, les gens sont fiers d’avoir tué un tigre d’un zoo ? C’est pire que le braconnage !”, a commenté une internaute. “Tigre du Bengale, une espèce menacée et d’une extrême beauté. Ne pouvaient-ils pas lui tirer dessus avec une balle anesthésiante, et le remettre dans son enclos ? Quelle stupidité ! Et tous ces gens hystériques devant un tel crime !”, déplore un autre citoyen.
D’autres se sont interrogés sur les moyens dont dispose le parc zoologique. “Le plus grand et riche pays d’Afrique ne dispose même pas de matériel pour capturer des animaux sauvages au niveau de ses parcs zoologiques et ses réserves de chasse pour des fins thérapeutiques ou même zootechniques”. Ils se demandent également pourquoi les services de sécurité n’ont pas eu recours à d’autres solutions.
“Un fusil hypodermique d’anesthésie aurait pu être une alternative plus humaine et sûre pour récupérer le tigre qui a pris la fuite d’un parc zoologique sis à Touggourt”. “Un tigre coûte entre 30 000 et 150 000 euros, un sédatif vaut à peine un euro. En plus d’avoir commis un crime contre un animal rare, les autorités ont failli par incompétence et par ignorance. Honteux !”, ont-ils dénoncé.
Certains internautes ont décidé d’alerter les fondations WWF et Greenpeace afin de dénoncer cet acte qu’ils qualifient de “barbare”. Par ailleurs, une enquête a été ouverte par les services compétents pour déterminer les circonstances dans lesquelles le tigre a pu s’échapper de l’espace zoologique.
Sihem Benmalek