La 13e journée de thérapie familiale, organisée conjointement par l’Association de thérapie familiale et la Société algérienne de psychiatrie et placée sous le thème « couple : entre fantasmes et réalités », s’est tenue, hier, à Alger, en présence de nombreux thérapeutes, dont Robert Neuburger, psychiatre, thérapeute de couple et de famille et ancien président de l’Association suisse de thérapie familiale.
La 13e jjournée de thérapie familiale était axée sur la crise qui secoue le couple mais aussi la famille dans son ensemble surtout avec l’émergence de la famille nucléaire Différents problèmes tels que les grandes décisions du couple, le pourvoir, l’argent, l’intervention des parents dans le couple, la crise de l’adolescence et bien d’autres troubles poussent les deux conjoints à s’extérioriser pour essayer de trouver une solution.
« Plus on s’intéresse à l’avenir des enfants et à celui du couple, plus on s’extériorise en vue de trouver une éventuelle solution et le fait de ne pas parler pose problème », a indiqué un thérapeute. La thérapie familiale considère les troubles psychologiques et comportementaux du membre d’un groupe comme un symptôme de dysfonctionnement dudit groupe (généralement la famille).
Elle implique donc un traitement du groupe et une participation de tous ses membres. Selon le professeur Kacha, psychiatre à l’hôpital de Chéraga, « la femme dans la société traditionnelle est responsable de la descendance, et à ce titre, elle n’a pas d’autonomie, elle est contrôlée dans son couple et sa famille. Maintenant, elle essaie de s’autonomiser par le travail, le fait qu’elle habite seule, qu’elle choisisse son mari introduit la responsabilité et cela a changé complètement les problèmes à l’intérieur du couple, c’est-à-dire la décision de vouloir divorcer alors qu’avant les deux familles empêchaient la séparation du couple.
Cette évolution fait qu’il existe actuellement plus de divorces qu’avant ». « La disparition de la grande famille fait qu’on a le droit de se séparer quand on ne s’entend pas », a-t-il précisé. Selon lui, la crise du couple pose un problème complexe puisque « ce sont deux problèmes de deux individus qui ne sont pas obligatoirement posés de la même manière. Il faut donc apprendre à transformer deux problèmes en un seul pour pouvoir le résoudre, et il n’est pas obligatoire que le couple reste ensemble. L’essentiel est que chacun trouve son compte ou une piste de réflexion pour pouvoir choisir l’avenir et modifier éventuellement son comportement.
Il n’y a pas de couple qui n’a pas de problèmes parce que l’on vient de familles différentes et très souvent nous avons des habitudes distinctes et nous devons vivre ensemble et fonder un foyer », a-t-il dit. « De par le monde, les problèmes se posent dans un couple. C’est quand les problèmes sont très difficiles à résoudre qu’on doit demander de l’aide. Le traitement concerne donc toute la famille quand les enfants sont impliqués. Mais le problème des enfants se résout généralement avec la prise en charge de la mère », a-t-il expliqué. En Algérie, il existe un centre de thérapie familiale à Dely Brahim qui draine chaque année une centaine de personnes (couples et familles). Mais beaucoup de couples ne sont pas informés de l’existence de ce centre et ne savent pas qu’on peut les prendre en charge.
Djamila Chaouch