Théâtre pour enfant : Cet univers négligé

Théâtre pour enfant : Cet univers négligé

Le théâtre aide à aiguiser le caractère de l’enfant, à développer sa psychologie et ses capacités intellectuelles.

La question du théâtre pour enfant a été soulevée, hier, au Théâtre national (TNA), lors d’un point de presse, animé par Souad Sebki, metteur en scène d’une nouvelle production théâtrale du TNA. La pièce, dont la générale sera donnée demain jeudi sur les planches du Théâtre national, a pour titre L’instituteur vertueux.

Souad Sebki a, dans son intervention, déploré l’absence d’un théâtre pour enfant, précisant cependant que ce théâtre d’un autre genre se résume à quelques initiatives individuelles, notamment celles menées par des associations, telles que Mohamed-El-Yazid d’Aïn Benian, au sein de laquelle Souad Sebki active.

Cette dernière a regretté, dans son intervention, que «le monde de l’enfant soit négligé». «Il y a très peu de théâtre proprement destiné à l’enfant, tout comme il y a très peu d’écriture théâtrale infantile.

Le travail mené en ce sens est rare», a-t-elle déclaré. Et d’ajouter : «L’enfant algérien a besoin de théâtre, car c’est une école qui éduque.»

Interrogée sur la façon d’inculquer à l’enfant la culture théâtrale et de lui transmettre le message qu’elle renferme, Souad Sebki a souligné la nécessité de l’apprentissage à l’univers théâtral.

«L’initiation se fait d’abord en emmenant les enfants au théâtre afin d’assister à des représentations qui lui sont destinées», a-t-elle expliqué, et de poursuivre : «L’apprentissage se fait également grâce à la magie du théâtre, à savoir le décor, l’éclairage, le bruitage, la musique, le texte et aussi le jeu des comédiens.»

A cet effet, Souad Sebki a mis l’accent sur l’importance de la mise en scène, c’est-à-dire sur le jeu des comédiens, parce que, pour elle, l’enfant est curieux, intelligent et motivé par ce besoin de vouloir comprendre. Il s’interroge sur tout ce qu’il voit et entend. D’où la nécessité de l’initier à l’art des planches pour lui permettre d’aiguiser son caractère, de développer sa psychologie et ses capacités intellectuelles.

«L’enfant est le public de demain et nous devons mener un travail de manière à former ce public.»

Ce travail n’est toutefois pas suffisant. «Le travail que nous menons, nous, associations, ne suffit pas», dit-elle, et de préciser : «C’est une responsabilité qui incombe à tous.» «C’est un rôle qui revient à la télévision et à la radio. Ces supports médiatiques doivent consacrer dans leur grille, des programmes pour enfant dont le contenu est l’expression théâtrale.»

Souad Sebki a, en outre, ajouté que le devoir incombe aussi à l’école et aux collectivités locales, c’est-à-dire aux Assemblées populaires communales (APC). «Tout ce que nous pouvons faire, c’est de proposer des idées, de soumettre des suggestions», a-t-elle fait remarquer. Souad Sebki, qui revendique l’intégration de l’initiation à la pratique théâtrale dans les écoles, fait savoir que «l’apprentissage ne peut se faire que s’il y a un encadrement et un suivi.»

l L’instituteur vertueux, cette pièce écrite par Yazid Sahraoui et mise en scène par Souad Sebki, aborde, à travers six protagonistes qui se produiront dans un décor en forme de chapiteau, l’art du clown dans toutes ses dimensions. «La pièce raconte l’histoire d’un instituteur qui n’apprécie pas les clowns et les méprise.

Pour lui, le clown est loin d’être un artiste, c’est un simple guignol que n’importe qui peut interpréter. Alors qu’en fait, l’art du clown implique des styles,des méthodes et des règles qui lui sont propres», a expliqué Souad Sebki, et d’ajouter : «Nous tenterons, à travers ce spectacle, de démontrer que le clown a une place importante dans le monde de l’art et de la scène. Il n’est pas toujours aisé pour un comédien de faire le clown, car cela nécessite beaucoup de compétences et de qualités.»

La pièce dont la générale est prévue demain jeudi, à 15h, sera présentée également vendredi (16h) et samedi (15h) au TNA.

Y. I.