De nouvelles informations ont été révélées au sujet des têtes de cochons retrouvées devant des mosquées en France. Le parquet de Paris a déclaré mercredi que les neuf têtes ont été déposées par des ressortissants étrangers. Ces derniers auraient quitté le territoire immédiatement après, dans le but évident « de provoquer des troubles en France« .
D’après les informations du parquet, un agriculteur normand a vendu dix têtes de cochon à deux hommes. Le véhicule de ces suspects était immatriculé en Serbie.
Le parquet de Paris a également confirmé que des images de vidéosurveillance ont montré que le même véhicule a été utilisé pour se rendre dans la capitale parisienne, près du quartier d’Oberkampf, notamment dans la nuit du 8 au 9 septembre 2025.
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Les têtes de cochons déposées par des ressortissants de « nationalité étrangère »
Selon les images de vidéosurveillance, deux hommes ont déposé les têtes de cochon devant plusieurs mosquées. D’après le parquet de Paris, ils auraient utilisé un téléphone portable croate. La localisation de ce téléphone montre qu’ils ont traversé la frontière franco-belge le mardi matin, juste avant les événements.
L’enquête se poursuit pour violences à caractère raciste et religieux, commises dans le but de « servir les intérêts d’un pays ou d’une organisation étrangère« . Les auteurs sont par ailleurs poursuivis pour incitation publique à la haine et à la violence, en raison de l’origine, de la nation, de l’ethnie ou de la religion.
Pour rappel, plusieurs têtes de porc, un animal considéré comme impur dans l’islam, ont été découvertes mardi matin devant plusieurs mosquées en Île-de-France. Ces découvertes ont eu lieu à Paris, notamment dans les 15ᵉ, 18ᵉ et 20ᵉ arrondissements, ainsi qu’à Montreuil, Montrouge, Malakoff et Gentilly. Le mot « Macron » était inscrit sur l’une des têtes de cochon.
Dès mardi, le préfet de police, Laurent Nuñez, a fait un lien entre cet incident et des actions similaires passées qui ont été identifiées comme des « ingérences étrangères« . Il a notamment évoqué des tags des étoiles de David à Paris à l’automne 2023 et les mains rouges peintes sur le mémorial de la Shoah en mai 2024.
Les attaques islamophobes en hausse en France
La France connaît une hausse alarmante des actes islamophobes, illustrée par trois attaques contre des mosquées en seulement trois jours, du 23 au 25 août 2025. À Mulhouse, un homme armé d’un couteau a vandalisé une mosquée pendant la prière du matin, endommageant du mobilier et des exemplaires du Coran. À Tours, la grande mosquée a subi des jets de pierres, détruisant sa verrière, s’ajoutant à une série de dégradations antérieures. À Millau, la mosquée d’Aveyron a été taguée avec des inscriptions accompagnées d’une croix lorraine.
Ces incidents s’inscrivent dans une tendance inquiétante, avec une augmentation de 75% des actes islamophobes début 2025 par rapport à 2024, selon le ministère de l’Intérieur. Cette recrudescence reflète les tensions croissantes alimentées notamment par les discours anti-musulmans de l’extrême droite française.
Malgré la gravité de la situation, ces attaques restent peu médiatisées et rarement condamnées par la classe politique. Les auteurs de ces actes sont également peu souvent identifiés et sanctionnés, soulevant des questions sur la protection effective des lieux de culte musulmans en France.
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