De l’irrationnel, on va désormais passer au rationnel ! Après plusieurs semaines de silence et un gros travail effectué en coulisse, c’est au tour de la Fédération algérienne de football (FAF), après le retour au pays du président qui a achevé sa mission en Afrique du Sud, de prendre les choses en main.
La Fédération va, en effet, plancher sur les questions de l’actualité immédiate du football algérien. Et, naturellement, sur celle qui focalise l’attention des médias et de l’opinion publique : étudier et décider de l’avenir de l’équipe nationale de football.
Aujourd’hui, MM. Raouraoua et Saâdane vont se rencontrer à Alger. Cette rencontre sera l’occasion pour le sélectionneur de remettre au président de la FAF son rapport-bilan du Mondial-2010. Lors de cette rencontre, le boss de la FAF ne manquera pas de demander des explications au coach sur ses récentes déclarations qui ont pris les relents d’«une partie de poker», pour reprendre les commentaires d’une chronique publiée sur un quotidien national.
Silence de la FAF, dites-vous ?

Ainsi, selon une source proche de l’instance nationale du football, «le football est devenu un sujet sérieux qu’il ne faut pas prendre à la légère et l’ordre du jour de la réunion prévue ce dimanche à Sidi-Moussa, de par sa diversité et l’importance des questions qui seront abordées, est considéré comme un véritable tournant dans la gestion de la FAF».
Globalement, la Fédération est restée fidèle à la ligne de conduite qu’elle s’est imposée depuis le retour de Raouraoua aux affaires. C’est-à-dire prendre tout le temps nécessaire avant de décider. Donc, réunion de l’exécutif (le bureau fédéral) autour d’un ordre du jour bien défini, décisions. Ce n’est qu’une fois que la séance est levée que les informations sont «livrées» par la voie désormais officielle du site Web de la FAF. On a toujours procédé de cette façon à la FAF et force est de constater que rien n’a changé.
Et si les médias et des centres d’intérêts ont poussé le débat autour du sélectionneur, ces derniers temps, cela reste juste un «feuilleton médiatique» et la FAF, nous dit-on, «a bien tiré les enseignements des événements qui ont suivi les expéditions de l’Algérie au Mondial 1982 et celui de 1986».
Le poste de sélectionneur est vacant
Si la question de maintenir ou non Rabah Saâdane au poste de sélectionneur a fait couler beaucoup d’encre depuis le retour de la délégation d’Afrique du Sud, il n’en demeure pas moins que notre source assure qu’il s’agit d’un «point comme un autre inscrit à la réunion de dimanche.
Il a son importance, certes, mais il sera examiné et étudié sans pression, sans passion même si les médias et l’opinion publique y ont trop focalisé ». Quoi que l’on dise, quoi que l’on fasse, l’opinion publique reste accrochée à la question liée au staff technique de l’équipe nationale.
Et la question de savoir qui sera le nouveau sélectionneur est plus que jamais d’actualité. Le contrat de Rabah Saâdane avec la FAF a pris fin au terme de la participation des Verts au Mondial sud-africain au cours duquel l’Algérie a été éliminée à l’issue du premier tour. En conséquence de quoi, ce point figure en bonne place à l’ordre du jour de la réunion du bureau fédéral.
Mais, avant cette réunion, le président de la FAF, Mohamed Raouraoua et l’ex-sélectionneur des Verts, Rabah Saâdane doivent se rencontrer aujourd’hui. Les deux hommes doivent mettre au clair un certain nombre de choses.
«Le président prendra possession du bilan technique de la Coupe du monde que lui remettra le sélectionneur. Bilan qui sera, ensuite, examiné au sein du bureau fédéral», indique notre source.
qui prêche le faux…
Cependant, les dernières déclarations de Rabah Saâdane à travers les médias demeurent une intrigue sur toute la ligne. C’est le cas de le dire, Saâdane a dit des choses, avant de se raviser, à court d’arguments.
Quelques jours après son retour à Alger, Saâdane transmet un communiqué à l’agence de presse officielle APS où il affirme : «J’ai donné mon accord de principe au président de la FAF pour continuer ma mission à la tête de la sélection nationale de football», précisant qu’il allait discuter au retour de Raouraoua de toutes «les questions de fond liées au fonctionnement de l’EN, notamment celles ayant trait à l’organisation, la composante du staff, les objectifs et la durée du contrat».
Quelques jours plus tard, à travers un autre canal, Rabah Saâdane revient sur sa déclaration à l’APS pour affirmer qu’il n’y a rien d’officiel et qu’il a juste donné son «accord de principe sur une éventuelle poursuite […]. Il ne s’est rien passé pour l’instant. Il n’y a même pas eu le commencement d’un début de discussion». Plus que cela, Rabah Saâdane poursuit en accusateur : «Les informations colportées sur mes exigences salariales ou le maintien de mon staff sont purs mensonges».
L’info «rusée» du cheïkh
Entre-temps, la Fédération ne s’est pas exprimée. Ni pour infirmer ni pour confirmer les informations fournies par l’ex-entraîneur de l’équipe nationale et largement diffusées à travers la presse nationale et internationale. C’est à se demander pour quelles raisons le très expérimenté Rabah Saâdane a décidé de communiquer de cette façon.
Qualifiée plutôt d’archaïque, cette manière de faire a fait croire à certains que «Rabah Saâdane jouit de solides appuis politiques pour être reconduit» dans les fonctions qu’il a cessé d’exercer le 30 juin dernier. Et c’est ainsi que, pour l’opinion, Saâdane était (re)conduit à son poste de sélectionneur.
Rusé qu’il est, Saâdane a lui aussi bien retenu la leçon de l’épisode douloureux de l’après-Mondial 1986. Plus particulièrement les conséquences d’une participation qualifiée alors de «catastrophique» et dont il a été le seul à assumer les suites et fin… Rabah Saâdane a-t-il cherché à manœuvrer pour tirer la couverture à lui ?
Qu’en est-il de la proposition initiale ?
Comme chacun le sait, Mohamed Raouraoua et Rabah Saâdane ne se sont pas rencontrés depuis le lendemain du match face aux Etats-Unis et l’élimination des Verts du Mondial 2010. Au cours de ce tête-à-tête, les deux hommes ont parlé pendant près de deux heures autour d’une table.
De quoi vont-ils débattre aujourd’hui ? En attendant de la savoir, il faut rappeler que le président de la FAF avait fait une offre à Rabah Saâdane pour continuer à la tête de la barre technique de l’équipe nationale de football. Mais, avec de nouvelles conditions qui seront dictées par la FAF.
Notamment la composante du staff technique (le ou les adjoints) qui le soutiendra dans la nouvelle mission qui lui sera confiée et dont on ignore la durée et les objectifs. La réponse de Saâdane ne devait se faire ni par la voie du téléphone ni à travers la presse.
Cependant et tenant compte du bilan technique de la participation à la dernière Coupe du monde, des sources très au fait du travail qui se fait en coulisse indiquent que la FAF «veut tourner la page et aller vers de nouveaux objectifs pour l’équipe nationale».
Doit-on comprendre qu’on ne veut plus de Rabah Saâdane à la FAF ? La réponse, on l’aura dans quarante-huit heures.
A. S.