La menace terroriste est redevenue le leitmotiv des hauts responsables du pays ces derniers temps. En plus du président de la république qui appelle à chaque occasion à la vigilance, et le chef d’état major de l’armée Ahmed Gaid Salah, qui renouvelle l’engagement de l’ANP, voilà que le ministre de l’intérieur tient le même discours.
Profitant de son passage à Constantine qui vient d’être secouée par des violentes inondations, Noureddine Bédoui, a bien consacré un petit mot à l’actualité sécuritaire. Bien que le constat notamment dans la nouvelle ville d’Ali Mendjelli soit affligeant à tout point de vue, le ministre de l’intérieur, a tout de même profité pour parler de la menace terroriste, autrement plus préoccupante.
Et pour cause, le premier policier du pays, a mis l’accent sur la nécessité que le citoyen algérien soit «conscient» de cette menace. «Il est important que le peuple demeure conscient de la menace», a tenu à préciser le ministre comme l’ont fait avant lui le président Bouteflika et le chef de l’armée, Gaid Salah.
Le peuple doit être conscient
Il y a donc une cohérence dans le discours sur la gravité de la situation sécuritaire due non pas à la baisse de vigilance de nos forces combinées de lutte contre cette hydre à mille têtes, mais à la grande confusion qui règne chez les pays voisins. En l’occurrence, la lutte contre le terrorisme suppose une approche offensive à l’intérieur du pays mais aussi défensive pour déjouer et repousser les tentatives d’infiltration des éléments de Daesh et Al Qaida à partir des frontières maliennes et libyennes.
«Les derniers attentats traduisent la présence de cette horde sauvage dans le pays et rappelle la longue souffrance des Algériens face à cette bête immonde», a reconnu en effet le ministre de l’intérieur. Et de rafraichir les mémoires sur ce que «nous avons vécu durant plusieurs années et surtout garder en mémoire cette tragédie». Un message clair à tous les algériens où qu’ils soient à faire cause commune contre le terrorisme.
Ce sont nos enfants
Noureddine Bédoui n’a d’ailleurs pas manqué de rendre hommage aux forces de l’ANP pour leurs « sacrifices » et vanté « le travail extraordinaire le long de la bande frontalière ». Aussi, le ministre a-t-il prononcé des mots très sympathiques voire doux à l’égard des éléments de la garde communale, aujourd’hui dissoute, qui ont lutté contre le terrorisme. «Ce sont nos enfants, ils ont combattu aux côtés du peuple et des services de sécurité, nous n’avons pas le droit de les lâcher, je ne vais pas les lâcher, je reste ouvert à leur préoccupation et c’est prévu que je les rencontre bientôt ».
Bédoui a estimé que ces valeureux combattants «ont surtout besoin d’un soutien moral et affectif, plus que matériel». C’est dire que même si le ministre ne s’est pas engagé à remettre en ordre de bataille la garde communale, il n’en a pas moins promis de leur rendre justice, eux qui se plaignent depuis trois années de leurs conditions. En promettant de les recevoir prochainement, Noureddine Bédoui, manifeste ainsi une bonne volonté de prendre en charge leurs préoccupations qui n’ont pu êtres satisfaites par ses prédécesseurs. De la à trancher que ce corps pourrait être sollicité une nouvelle fois pour apporter sa contribution dans la lutte contre le terrorisme, c’est une ligne rouge difficile à franchir.
