Avec autant de largesses qui sont accordées aux «repentis», il ne reste dans les maquis que les jusqu’au-boutistes de conviction et quelques-uns parmi ceux qui veulent donner un maximum de butin avant de «descendre», étant sûrs que le délai à rallonges qui leur est accordé n’est pas près de se terminer.
S’ils ne sont donc pas «rentrés à la maison» dans ces conditions de rêve, ce n’est pas pour lever les bras dans une embuscade.
Ensuite parce que les offensives militaires antiterroristes ne sont pas vraiment des opérations de police à états d’âme, où les soldats annoncent leur arrivée, prennent des gants pour ouvrir le feu et lisent leurs droits aux suspects avant de leur passer les menottes.
C’est heureusement beaucoup plus simple que ça : il n’y a pas de risques à prendre avec des hordes de sanguinaires qui, eux, ne se posent jamais de questions quand ils ont la possibilité de tuer. C’est pour cela que l’arrestation, ces derniers jours, de trois terroristes dans la wilaya de Tizi Ouzou est un événement en soi, plus que l’opération qui en a suivi quelques heures après, où deux autres ont été abattus.
Il faudra vérifier l’information parce qu’il y a deux versions qui ne se recoupent pas mais il paraît même que c’est grâce à la première opération que le seconde a été possible. Là aussi, ce n’est pas souvent que ça arrive, les terroristes en capture n’ayant pas la réputation de se mettre facilement à table pour donner des renseignements susceptibles de conduire à l’élimination de leurs «frères d’armes».
Reste la façon dont ces faits sont présentés par les «médias lourds» qui n’a pas changé depuis longtemps. Tout est fait pour banaliser ces opérations qui auraient pourtant gagné à être mises en avant. Pour le moral des troupes et pour le moral tout court.
Or, quand un véritable arsenal de guerre, avec armes lourdes dont un missile a été découvert récemment dans le Grand Sud, il a été présenté en
«concomitance» avec une petite saisie de drogue et quelques litres de carburant destinés à être vendus aux frontières.
La formule est désormais connue de tous : dans le cadre de la lutte contre le terrorisme et le «crime organisé»… Comme si on parlait d’opérations ordinaires de police, le but étant de soulager le terrorisme de sa nature et de ses motivations profondes.